La présidente de la communauté autonome de Madrid Isabel Díaz Ayuso a remporté haut la main les élections locales contre ses adversaires de gauche. La candidate de 42 ans augmente de plus de 22 points son précédent score (2019) pour se placer à 44% des voix et 65 sièges sur 136 au parlement régional, enterrant notamment le parti centriste Ciudadanos, qui n'aura aucun élu, et le candidat socialiste Ángel Gabilondo, qui perd 13 élus à l'Assemblée de Madrid. La gauche dans son ensemble ne totalise que 58 sièges.
Si elle ne possède pas la majorité absolue, «IDA» pourra sans doute compter sur les élus du parti populiste de droite Vox, ce qui constituerait un bloc de 78 députés.
Opposition aux restrictions sanitaires
À la tête de la communauté autonome de Madrid, Isabel Díaz Ayuso s'est opposée aux restrictions sanitaires et a affiché des convictions de droite sans complexe, si bien qu'elle est qualifiée de «trumpiste» par ses adversaires, rapporte Mediapart. Epinglé sur son compte Twitter, le slogan «Communisme ou liberté. 4 mai [jour de l'élection]», donne le ton.
Malgré les pressions du gouvernement de gauche de Pedro Sánchez, Isabel Díaz Ayuso a toujours refusé d'imposer des restrictions strictes contre la pandémie de Covid-19 afin de protéger les entreprises, notamment les bars et les restaurants, qui sont restés ouverts. Durant la pandémie, Madrid est devenu un foyer de résistance au gouvernement central.
«Les jours sont comptés» pour le gouvernement, a clamé la nouvelle figure montante de la droite le 4 mai.
Iglesias jette l'éponge
En poste depuis 2019, Isabel Díaz Ayuso avait rompu une alliance avec les centristes de Ciudadanos, provoquant des élections anticipées. La gauche, dominée par l'alliance entre le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et Podemos, qui voulait profiter des élections pour se débarrasser d'elle, a perdu largement son pari.
Le Premier ministre Pedro Sánchez, qui s'est impliqué personnellement dans la campagne, sort affaibli du duel et Pablo Iglesias, figure incontournable de la gauche espagnole des dernières années, a annoncé son retrait de la vie politique à la suite de cet échec. «Quand on cesse d'être utile, il faut savoir se retirer», a déclaré le co-fondateur de Podemos, qui avait quitté son poste de vice-président du gouvernement pour mener campagne. «J’abandonne la politique, comprise comme politique de partis, politique institutionnelle», a-t-il encore précisé.
Au niveau national cependant, le Parti populaire (droite), qui a dû abandonner le pouvoir en 2018 après une motion de censure déposée par Pedro Sánchez à la suite d'une affaire de corruption, est selon les sondages toujours derrière les socialistes en termes d'intentions de vote. Le Parti populaire dirige la région de Madrid depuis 26 ans.