«Ce n’est pas nous qui menaçons quelqu’un. Est-сe que c’est nous qui sommes allés là-bas, jusqu’aux frontières des Etats-Unis ? Ou jusqu’aux frontières du Royaume-Uni ou ailleurs ? Ils sont venus à nous», a déclaré le président russe Vladimir Poutine, interrogé ce 23 décembre lors de sa conférence de presse de fin d'année sur les tensions entre l'Occident et la Russie autour de l'Ukraine. Et le chef d'Etat de poursuivre : «Et maintenant, ils disent : Non, maintenant, l’Ukraine rejoindra également l’OTAN. Cela signifie qu’il y aura aussi des systèmes [d’armements]. Même si ce n’est pas au sein de l’OTAN, alors ça sera sur une base bilatérale. Des bases et des systèmes de frappe. C’est de cela qu’il s’agit.» Ces propos font écho aux craintes récemment formulées par la Russie, quant à un déploiement d'armements de l'OTAN en Ukraine, que Moscou considérerait comme une menace pour sa sécurité.
Ce n’est pas nous qui menaçons quelqu’un. Est-сe que c’est nous qui sommes allés là-bas, jusqu’aux frontières des Etats-Unis ?
Vladimir Poutine a poursuivi à l'adresse de l'Occident : «Et vous exigez de moi des garanties de quelque sorte que ce soit. C’est vous qui devez donner des garanties. C’est vous. Et immédiatement. Maintenant. Et il ne faut pas en parler pendant des décennies. Et avec ce discours si doux sur la nécessité d’assurer la sécurité de chacun, faire ce qui est prévu.»
Le président russe répondait alors à des questions d'une journaliste de la chaîne britannique Sky News, qui lui a demandé en particulier : «Est-ce sans condition que vous n’envahirez pas l’Ukraine, ou n’importe quel autre pays souverain, ou cela dépend de comment les négociations se dérouleront ?»
Craintes exprimées de part et d'autre
Ces dernières semaines, Kiev, les Etats-Unis et certains de leurs alliés se sont dits inquiets d'une potentielle préparation de la Russie à une invasion de l'Ukraine – des allégations que Moscou a balayées.
La Russie, qui affirme de son côté vouloir assurer sa sécurité face à des «provocations» de Kiev et des Occidentaux, a présenté la semaine passée deux traités, l'un destiné aux Etats-Unis et l'autre à l'OTAN, résumant ses exigences pour une désescalade. Dans ces textes, la Russie propose en particulier un engagement de l'OTAN à ne pas s'étendre davantage à l'Est, aux frontières de la Fédération.
«La Russie dans son ensemble voit une réaction positive à ses propositions sur les garanties de sécurité jusqu'à présent», a déclaré ce 23 décembre Vladimir Poutine, au sujet de ces propositions, sans s'étendre. Durant cette même conférence de presse, le prédisent russe a rappelé la ligne de la Russie, selon laquelle la fin de la crise en Ukraine viendra du respect des accords de Minsk. Or, selon le chef d'Etat, les autorités ukrainiennes ne veulent pas les respecter. «Les russophones sont opprimés sur le territoire ukrainien», a-t-il entre autres accusé. Pour autant, Vladimir Poutine a souligné que la Russie était «prête à construire des relations de bon voisinage avec l'Ukraine» – mais le chef d'Etat considère que cela, actuellement, était rendu impossible par la «direction» de Kiev.