Au cours d'une conférence de presse avec son homologue de Bosnie-Herzégovine, Bisera Turkovic, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a souligné ce 21 décembre que les Etats-Unis montraient la volonté d'entamer un dialogue avec la Russie sur les garanties de sécurité proposées par Moscou... du moins sur le plan de l'organisation.
«C'est une réponse à notre proposition, mais pour l’instant c’est une réponse concernant son aspect organisationnel», a-t-il commenté, alors que le gouvernement américain a dit être prêt à ouvrir le dialogue sur les relations bilatérales et les relations Russie-OTAN.
Le ministre russe a souligné qu'il souhaitait que le dialogue ait lieu en particulier dans le cadre de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Cette piste est également retenue par la partie américaine, qui propose aussi des discussions au sein du conseil réunissant l'OTAN et la Russie, une instance de consultation créée en 2002.
«S'agissant du dialogue bilatéral, nous déciderons d'une date ensemble avec la Russie et nous pensons que cela aura lieu en janvier», a expliqué la secrétaire d'Etat américaine adjointe chargée de l'Europe, Karen Donfried, en conférence de presse ce 21 décembre. Elle a précisé s'attendre à «du mouvement sur [les autres] canaux [de discussion] au mois de janvier».
Sur le fond, à savoir ses propositions d'accords visant à garantir la sécurité mutuelle, Moscou n'a en revanche pas reçu de réponse pour l'heure de Washington. «Nous sommes prêts à discuter des propositions de la Russie. Il y a des choses sur lesquelles nous sommes prêts à travailler et dont nous pensons qu'elles méritent une discussion», a relevé la diplomate américaine, précisant néanmoins : «Il y a d'autres choses dans ces documents dont les Russes savent qu'elles seront inacceptables.»
La Russie propose notamment un blocage de l'extension de l'OTAN par le biais de «garanties juridiques» et dénonce l'intensification de la présence de l'Alliance militaire à ses frontières.
De leur côté, les Occidentaux (Etats-Unis en tête) accusent la Russie de préparer une invasion de l'Ukraine, malgré de multiples démentis.