Le Français Pierre-Hugues Herbert, 8e mondial en double, a renoncé à participer à l'Open d'Australie 2022, en mettant en avant son choix de ne pas se faire vacciner contre le Covid-19, a-t-il expliqué au quotidien Les Dernières Nouvelles d'Alsace paru le 11 décembre.
«Je ne suis pas vacciné et le voyage en Australie n'était pas envisageable pour moi», a-t-il expliqué, ce qui fait de «PHH» le premier joueur à renoncer officiellement au premier tournoi du Grand Chelem de l'année 2022 en raison de son statut vaccinal. «C'est un choix personnel de ne pas me faire vacciner. C'est sûr que ça amène des soucis et des complications dans mon métier [...], c'est un peu un casse-tête chinois», complète le récent vainqueur du Masters de double, aux côtés de son compatriote Nicolas Mahut.
Herbert, 110e au classement ATP en simple, a également évoqué son classement pour souligner qu'il préférait «commencer [la saison 2022] par des plus petits tournois en Europe».
Les autorités australiennes ont prévenu de longue date en amont du tournoi, programmé du 17 au 30 janvier à Melbourne, que tous les joueurs venant de l'étranger, leur entourage et les membres de leur encadrement devraient être vaccinés pour être admis dans le pays. Les organisateurs du tournoi ont publié le 8 décembre une liste de 104 femmes et 108 hommes directement admis dans le tableau principal, dont était absent Pierre-Hugues Herbert.
La participation du numéro un mondial Novak Djokovic toujours incertaine
Novak Djokovic, numéro un mondial du classement ATP, figure pour sa part bien sur cette liste. Mais le Serbe ne sait toujours pas s'il pourra participer au tournoi du Grand Chelem australien début 2022. «Nole» – qui ne s'est pas exprimé officiellement depuis l'annonce par les organisateurs du tournoi de sa présence en janvier prochain – a en effet toujours laissé planer le doute sur sa participation, refusant de dire s'il était vacciné alors qu'il faut l'être pour entrer dans le pays.
Du reste, les organisateurs du tournoi ont à nouveau confirmé qu'il n'y aurait pas d'exception pour le tournoi. «Toute allégation suggérant que la fédération chercherait à contourner ces règles est tout simplement fausse», a déclaré la fédération australienne alors que certains médias évoquaient la possibilité que les organisateurs du tournoi, avec le soutien de Tennis Australia, cherchent à permettre à Novak Djokovic de bénéficier d'une exemption.
«Toute demande d'exemption devra suivre les prescriptions strictes du gouvernement», a aussi ajouté la fédération australienne. «C'est la règle. Les exemptions médicales sont uniquement des exemptions médicales, ce ne sont pas des moyens de contourner ces règles pour des joueurs de tennis privilégiés», a insisté le Premier ministre adjoint de l'Etat de Victoria, dont Melbourne est la capitale, James Merlino.
«Tout le monde a hâte d'assister à l'Open d'Australie, et tous ceux qui y prendront part – spectateurs, joueurs, responsables, encadrement – devront être totalement vaccinés», a encore répété James Merlino.
Le joueur serbe de 34 ans, qui pourrait donc être contraint de faire une croix sur une occasion en or de dépasser en nombre de titres du Grand Chelem ses rivaux Rafael Nadal et Roger Federer (20 titres chacun), n'est toutefois pas le seul dans cette situation. Le Russe Daniil Medvedev, son dauphin au classement ATP – et récent lauréat de l'US Open – refuse également de dire s'il est vacciné et ne sait donc pas s'il pourra se rendre à Melbourne. «Je suis prêt à jouer en Australie, mais je ne dirai pas si vous me verrez là-bas en janvier», a-t-il confié le 31 octobre en conférence de presse.
La balance bénéfice-risque est au cœur de la réflexion de certains sportifs de haut niveau, pour qui le Covid présente peu de risque, alors que les effets secondaires du vaccin peuvent mettre leur saison en péril. Dans le monde du tennis, l'exemple de Jeremy Chardy, qui a annoncé suspendre sa saison en raison de réactions au vaccin contre le Covid-19, n'est ainsi probablement pas passé inaperçu.
Mais la pression est parfois trop forte. Réticent à se faire vacciner, le Grec Stefanos Tsitsipas a finalement fait savoir qu'il s'y soumettrait «pour pouvoir aller dans les magasins ou les restaurants», après avoir été publiquement critiqué par le gouvernement. Plus récemment, c'est l'Autrichien Dominic Thiem qui s'est fait sermonner par le ministre de la Santé de son pays, après avoir expliqué vouloir attendre le vaccin de la société pharmaceutique américaine Novavax, qui ne s'appuie pas sur la technologie de l'ARN messager. Dominic Thiem a fait savoir qu'il opterait pour un des vaccins déjà approuvés s'il n'avait pas d'autre choix.