Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a subi un micro-accident vasculaire cérébral (AVC) le 27 octobre, a déclaré le 11 décembre sa compagne Stella Moris, qui y voit une conséquence du stress lié aux demandes d'extradition dont il fait l'objet de la part des Etats-Unis.
Détenu depuis 2019 dans la prison britannique de haute sécurité de Belmarsh, le journaliste avait comparu le 27 octobre devant la Haute Cour de Londres dans le cadre de l'appel des Etats-Unis contre le refus de l'extrader prononcé par la justice britannique. Trop affaibli pour être physiquement présent à l'audience, il avait été entendu par visioconférence depuis sa prison.
Dans la foulée de la comparution, il a subi une attaque ischémique transitoire (AIT, un bref AVC) au cours de laquelle l'approvisionnement en sang d'une partie du cerveau a été temporairement interrompu, a révélé la mère de ses deux enfants auprès du Daily Mail. Cela a provoqué une perte de mémoire et des signes de dommages neurologiques, et sa paupière droite s'est affaissée.
Aussi appelé micro-AVC, l'AIT est considérée comme un signe avant-coureur d'un possible AVC et nécessite des soins médicaux. Assange a depuis subi une IRM et prendrait désormais des médicaments anti-AVC. «Julian a du mal et je crains que ce micro-AVC ne soit précurseur d'une attaque plus importante. Cela aggrave nos craintes quant à sa capacité à survivre aussi longtemps que cette bataille juridique se poursuivra», a déclaré Stella Moris au tabloïd britannique.
«Je crois que ce jeu d'échecs constant, bataille après bataille, ce stress extrême, est ce qui a causé l'accident vasculaire cérébral de Julian le 27 octobre», a ajouté la compagne du journaliste. «Il doit être libéré. Maintenant», a-t-elle twitté dans la soirée du 11 décembre.
La justice britannique donne raison aux Etats-Unis en appel
Cette révélation sur l'état de santé du fondateur de WikiLeaks intervient après une victoire majeure des Etats-Unis dans leur bataille visant à obtenir son extradition, la Haute Cour ayant annulé le 10 décembre une décision de première instance qui s'y opposait. Julian Assange entend toutefois former un recours auprès de la Cour suprême.
Le journaliste est incarcéré près de Londres depuis deux ans et demi. Il avait été arrêté par la police britannique en avril 2019, après avoir passé sept ans dans l'ambassade d'Equateur à Londres, où il s'était réfugié alors qu'il était en liberté sous caution. Les Etats-Unis lui reprochent d'avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Poursuivi notamment pour espionnage, il risque jusqu'à 175 ans de prison dans une affaire qui représente, selon ses soutiens, une attaque gravissime contre la liberté de la presse.