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«On me traite comme un terroriste» : le Russe Alexandre Vinnik s'exprime sur sa détention en France

Dans un entretien accordé à RT, l'informaticien russe Alexandre Vinnik revient sur le jugement l'ayant condamné en France à cinq ans de prison pour blanchiment d'extorsions via des crypto-monnaies et sur ses conditions de détention actuelles.

«On me traite comme un terroriste. Je me trouve dans une cellule isolée. Je suis privé de contacts sociaux et je ne peux parler à personne. On me fouille à chaque fois que je sors ou que je rentre dans ma cellule, c’est vraiment humiliant», rapporte Alexandre Vinnik, dans un entretien accordé à RT en russe et publié ce 7 décembre. Il y a un an jour pour jour, la justice française condamnait en première instance cet informaticien russe à cinq ans de prison pour blanchiment d’extorsions via des crypto-monnaie, tout en le relaxant d'accusations de cyberattaques – une décision confirmée en appel le 24 juin 2021. Evoquant une «déception» après cette dernière décision de justice, l'avocat d'Alexandre Vinnik avait annoncé un pourvoi en cassation.

Purgeant donc sa peine en France, le ressortissant russe se sent «victime collatérale des relations politiques entre les Etats-Unis et la Russie». «Je suis un citoyen ordinaire qui paie pour cela de sa vie, de la vie de sa femme et de ses enfants. Je ne mérite pas ce sort. Je ne suis pas coupable et je ne comprends toujours pas pourquoi je n’ai pas été disculpé en l’absence de preuves au tribunal. Ils ne se soucient pas des preuves de l’innocence, ni de deux jeunes enfants laissés sans parents, parce qu’eux aussi, ils sont Russes», estime-t-il dans son entretien à RT.

Alexandre Vinnik est réclamé par les Etats-Unis qui le soupçonnent d'avoir blanchi des milliards de dollars via la plateforme BTC-e et par son pays d'origine, qui lui reproche plusieurs délits. Le détenu est persuadé qu'il aurait été acquitté «si la politique n’était pas intervenue dans cette affaire et si l’Europe était vraiment indépendante et souveraine».

Arrêté sur la base d'un mandat d'arrêt américain sur une plage pendant des vacances en famille en Grèce en 2017, il s'était retrouvé au cœur d'un bras de fer diplomatique entre la France, les Etats-Unis et la Russie. La Grèce l'avait finalement remis à la France, mais il reste réclamé par les Etats-Unis qui ont prononcé 21 chefs d'inculpation à son encontre et espèrent le récupérer une fois la procédure française terminée. Alexandre Vinnik, lui, préférerait être extradé vers l'autre pays qui le réclame, la Russie.