Un nombre toujours croissant de pays signalaient ce 3 décembre des cas de transmission locale du variant Omicron du coronavirus, à propos duquel l'OMS assure n'avoir «aucune information» concernant d'éventuels décès.
Dans le même temps, la pandémie de Covid-19 continue de faire des ravages dans certains pays : selon son agence statistique, la Russie a enregistré près de 75 000 morts durant le seul mois d'octobre, le plus meurtrier à ce jour dans le pays de 145 millions d'habitants depuis le début de la pandémie, qui y a au total tué 520 000 personnes.
Plus d'une semaine après l'annonce par l'Afrique du Sud de la détection du nouveau variant Omicron, aux caractéristiques encore méconnues mais qui provoque un vent de panique sur la planète, la liste des pays touchés et le nombre de cas augmentent inexorablement.
A travers l'Espace économique européen (Union européenne plus Norvège, Islande et Liechtenstein), 109 cas étaient recensés ce 3 décembre à la mi-journée, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).
Aux Etats-Unis, 10 cas au total ont été confirmés dont deux concernant des malades n'ayant pas voyagé à l'étranger, signe que les transmissions sont désormais aussi locales.
L'Australie a pour sa part annoncé ce 3 décembre trois premiers cas à Sidney, malgré l'interdiction faite aux étrangers d'entrer sur son territoire et les restrictions de vols vers l'Afrique australe.
L'Espagne aussi a détecté son premier cas de contamination locale, un homme vacciné de 62 ans n'ayant effectué aucun voyage. La Tunisie et le Mexique ont eux annoncé aussi le même jour leurs premiers cas.
L'émergence du variant est «la preuve ultime» du danger des inégalités, a déclaré à l'AFP le président de la Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR), Francesco Rocca, rappelant la menace de voir des «variants très nouveaux dans des endroits où le taux de vaccination est très faible».
Le variant Omicron détecté dans 38 pays
Si le nouveau variant semble extrêmement contagieux, un porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Christian Lindmeier, a expliqué ce 3 décembre n'avoir reçu «aucune information rapportant des décès liés à Omicron».
De plus en plus de pays faisant des tests pour détecter le nouveau variant, «nous aurons plus de cas, plus d'informations, et – bien que j'espère que non – possiblement des morts», a-t-il souligné.
Au total, Omicron a été détecté dans 38 pays et le variant est désormais répandu dans les six régions de l'OMS, a indiqué la responsable technique de l'organisation pour le Covid-19, Maria Van Kerkhove, durant le même point presse.
L'OMS juge «probable» que le variant se répande au niveau mondial d'autant que, selon une étude sud-africaine, le risque d'attraper une nouvelle fois le Covid-19 est trois fois plus important avec Omicron qu'avec les variants Beta et Delta.
En Afrique du Sud, le nouveau variant est déjà dominant et les autorités sanitaires ont signalé un pic de contaminations chez les enfants, sans qu'on sache pour le moment s'il est lié à Omicron.
De nouvelles mesures sanitaires face au nouveau variant
Jamais un variant du Covid-19 n'avait provoqué une telle panique depuis l'émergence de Delta, actuellement dominant et déjà très contagieux. Partout dans le monde, les annonces de mesures radicales et de restrictions des déplacements se multiplient.
En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a annoncé le 2 décembre un durcissement des restrictions visant les non-vaccinés, qui seront quasiment confinés et devront limiter leurs contacts.
Un projet de loi sur l'obligation vaccinale sera soumis au parlement allemand pour une entrée en vigueur en février ou mars, comme en Autriche, qui a reconfiné sa population, et en Grèce qui a raccourci les délais pour une troisième dose.
En France, neuf cas d'Omicron ont été confirmés. Comme ailleurs en Europe, le pays traversait déjà une flambée épidémique avant le signalement du variant.
La Suisse va supprimer le 4 décembre la quarantaine obligatoire à l'entrée du pays pour les vaccinés, mais va durcir les exigences de tests.
En Asie, au lendemain de l'annonce par Singapour de deux cas, la Malaisie et le Sri Lanka ont signalé leurs premiers cas vendredi, à chaque fois des voyageurs revenant d'Afrique.
Pour l'heure, a souligné le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, l'insuffisance de la couverture vaccinale et du niveau de dépistage, notamment en Afrique, constituent «une recette parfaite pour que des variants se reproduisent et s'amplifient».
Divers laboratoires, dont Moderna, AstraZeneca, Pfizer/BioNTech et Novavax, se sont dits confiants dans leur capacité à créer un vaccin contre Omicron. La Russie travaille elle aussi sur une version de son Spoutnik V ciblant spécifiquement ce variant.