France

Variant Omicron : selon Jean-François Delfraissy, l’efficacité des vaccins devrait diminuer

Auditionné par la commission des lois, Jean-François Delfraissy a évoqué Omicron. Il a dit que l’efficacité des vaccins diminuait, plaidé pour la 3e dose et s'est montré réservé sur l’obligation vaccinale.

Il n'y a pas de solution miracle pour freiner la vague actuelle de Covid, a prévenu mercredi Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, appelant à vite se faire revacciner et mieux respecter les gestes barrières avant que se répande le variant Omicron.

«Il n'y a pas de solution miracle, il y a une série de petits progrès qu'on peut faire», a résumé devant les députés le Pr Delfraissy, dont l'organisme conseille le gouvernement face à la crise sanitaire.

Comme le reste de l'Europe, la France subit depuis plusieurs semaines un envol des contaminations, qui commence à se ressentir dans les hôpitaux.  Pour y répondre, le gouvernement mise sur la vaccination et, plus particulièrement, les rappels qu'il a élargi à toute la population adulte déjà vaccinée.

Cette campagne est essentielle pour éviter que la vague actuelle finisse par surcharger les hôpitaux, a estimé François Delfraissy, rappelant que les vaccins perdent en efficacité au fil des mois. Il a toutefois exprimé son scepticisme quant au bien-fondé d'une vaccination obligatoire, notamment au programme du futur gouvernement allemand.

Parallèlement, François Delfraissy a jugé crucial de mieux respecter les gestes barrières, comme le port du masque, citant des prévisions publiées en début de semaine par l'institut Pasteur. Selon celles-ci, il suffit de respecter un peu mieux actuellement ces gestes pour réduire considérablement le sommet des hospitalisations prévu pour le début 2022.

François Delfraissy a, par ailleurs, souligné les incertitudes liées au nouveau variant Omicron, identifié en Afrique du Sud, en rappelant que l'on ignorait encore tout de sa dangerosité et de sa contagiosité.

Ce variant, qui a conduit plusieurs pays à fermer leurs frontières, présente un nombre exceptionnellement élevé de mutations dont la nature fait théoriquement craindre une plus grande résistance face aux vaccins.

Il est probable que les vaccins existants soient moins efficaces face à Omicron, a admis François Delfraissy, mais «on ne sait absolument pas à quel niveau ça va se situer».

Pour autant, cela ne remet pas en cause le bien-fondé de la campagne actuelle de vaccination, selon lui, car il s'agit dans l'immédiat de résorber une vague liée au variant Delta, hégémonique en Europe.

Omicron, à supposer qu'il prenne le pas sur Delta, va mettre un certain temps avant de s'installer, a avancé François Delfraissy, estimant que cela prendrait plusieurs semaines.