Dans un communiqué, le président de la Cour d'appel de Milan (Nord), Giovanni Canzio, a indiqué que le fait que le jeune marocain prénommé Abdelmajid Touil risquait la peine capitale en Tunisie «représente une raison empêchant son extradition».
L'Italie n'extradant jamais les justiciables encourant la peine de mort dans un autre pays, le parquet avait requis ce refus.
Arrivé en Italie en février dernier sur une embarcation clandestine et arrêté en mai, Abdelmajid Touil, 22 ans, est soupçonné par le ministère tunisien de l'Intérieur d'avoir apporté un «soutien logistique» aux deux Tunisiens qui ont tué 21 touristes et un policier en mars au musée du Bardo à Tunis.
Mais le jeune homme, qui était en Italie au moment de l'attaque, a toujours clâmé son innocence. Et le ministère tunisien n'a pas fourni plus de précisions après son arrestation.
«La convention bilatérale d'extradition entre l'Italie et la Tunisie ne prévoit aucun mécanisme de conversion de la peine de mort en une autre peine de réclusion. En outre, l'autorité tunisienne n'a fourni aucune assurance sur la non-exécution de la peine capitale», explique le président dans son communiqué.
Par ailleurs, le même communiqué précise que «le refus de l'extradition est accompagné automatiquement de la libération du détenu». Abdelmajid Touil fait toujours l'objet d'une enquête pour terrorisme international et pourrait être poursuivi en Italie.
L'attaque du Bardo avait été revendiquée par Daesh, qui a également assumé la responsabilité de l'attaque du mois de juin dernier, lors de laquelle un homme armé avait massacré 38 touristes sur une plage tunisienne.
Depuis la révolution de 2011, la Tunisie fait face à une recrudescence de la violence djihadiste, des dizaines de soldats et de policiers ayant déjà perdu la vie dans des attaques en grande majorité revendiquées par la branche nord-africaine d'Al-Qaïda.