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La crise des sous-marins pardonnée ? Macron loue devant Biden l'amorce d'«un processus de confiance»

Ce 29 octobre à Rome, les présidents français et américain ont fait part de leur enthousiasme quant à la bonne évolution des relations entre leurs deux pays, quelques semaines après l'humiliation de Paris dans l'affaire des sous-marins australiens.

Emmanuel Macron ne semble guère nourrir de rancune envers l'allié américain : ce 29 octobre, alors qu'il rencontrait son homologue Joe Biden à Rome en amont du G20, le président français a tenu à souligner la bonne dynamique des relations franco-américaines, quelque six semaines après la crise des sous-marins

Citant devant la presse les consultations des deux pays menées ces dernières semaines sur le climat, la défense ou encore l'innovation, le chef d'Etat a estimé qu'il s'agissait de «décisions extrêmement concrètes qui viennent en soutien d'actions et d'initiatives communes [...] sur ces différents champs», ce qui constituerait «l'amorce d'un processus de confiance» entre les deux pays.

Abondant dans ce sens, le président américain Joe Biden a déclaré que la France était à ses yeux «un partenaire d'une extrême valeur» et a reconnu une maladresse dans l'affaire des sous-marins : «Ce que nous avons fait était maladroit et n'a pas été fait avec beaucoup d'élégance.» 

Une indignation peu suivie d'actions ?

Un coup de froid avait frappé les relations franco-américaines mi-septembre quand Joe Biden avait annoncé une nouvelle alliance avec l'Australie et le Royaume-Uni dans la région indo-pacifique, qui selon la presse aurait pour vocation principale de contrer l'influence chinoise. Ce partenariat stratégique, baptisé AUKUS, a suscité la colère de la France, après avoir provoqué la rupture par l'Australie d'un mégacontrat pour acheter des sous-marins français.

Paris avait alors exprimé son indignation, rappelant «pour consultations» ses ambassadeurs en Australie et aux Etats-Unis, une première dans les relations franco-américaines. Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian avait dénoncé le 16 septembre un «coup dans le dos» de l'Australie et une décision «brutale» du président américain. Le ministre avait peu après fait état d'«une rupture majeure de confiance [et un] mépris» de la part des alliés de la France.

Quelques jours plus tard, le 22 octobre, Joe Biden avait reconnu dans un entretien téléphonique avec Emmanuel Macron qu'il aurait pu mieux communiquer avec Paris. Les deux présidents avaient en outre déclaré lancer un «processus de consultations approfondies». Puis, lors d'un entretien en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York le lendemain, Jean-Yves Le Drian avait annoncé à son homologue américain Antony Blinken que la sortie de crise entre les deux nations prendrait «du temps» et demanderait «des actes», un constat que l'Américain avait approuvé. 

Si des figures souverainistes de l'opposition française ont reproché à l'exécutif d'avoir été trop tendre avec les Etats-Unis dans le cadre de cette crise, le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell s'est lui félicité, mi-octobre, que «l'incident» fût clos