Abdelmadjid Tebboune, le président de la République algérienne, a déclaré le 16 octobre vouloir traiter les dossiers liés à l’histoire et à la mémoire «sans complaisances, ni compromissions», a rapporté l'agence Algérie Presse Service. Assurant être animé par un «sens aigu des responsabilités», il a promis «un traitement impartial» sur ces questions, «loin des engouements et de la prédominance de la pensée colonialiste arrogante».
«Qu'il soit clair pour tous que le vaillant peuple algérien, fier des racines séculaires de sa Nation, avance dignement à pas sûrs, déterminé et uni plus que jamais, sur la voie de l'édification d'une Algérie souveraine», a-t-il annoncé à la veille de l’anniversaire des manifestations du 17 octobre 1961, lors desquelles la police française avait réprimé des manifestants algériens.
Revenant sur les faits imputés aux forces de l'ordre, Abdelmadjid Tebboune a déploré «des exactions qui révèlent l'horreur des massacres abjects et des crimes contre l'humanité qui resteront gravés dans la mémoire collective». «Nous nous recueillons avec déférence à la mémoire de nos vaillants chouhada [martyrs] qui ont écrit avec courage et bravoure [...] une page mémorable dans la défense de l'honneur de la nation», a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron a personnellement tenu à reconnaître la responsabilité de la France dans les événements du 17 octobre 1961, en les qualifiant de «crimes inexcusables pour la République». Cette déclaration a fait réagir à droite de l'échiquier politique, qui a fustigé une «propagande victimaire». Pourtant, Emmanuel Macron avait auparavant dénoncé la «rente mémorielle» qui prévaudrait selon lui en Algérie, provoquant une crise diplomatique entre les deux pays.