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Flambée des prix des énergies : Moscou se dit prêt à augmenter ses exportations de gaz vers l'Europe

Face à la crise énergétique actuelle, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie était prête à augmenter ses exportations de gaz vers les pays européens. Le dirigeant défend plus globalement un mécanisme de stabilisation du marché de l'énergie.

«Si l'on nous demande d'augmenter encore [les exportations de gaz vers l'Europe], nous sommes prêts» : c'est en ces termes, notamment, que le président russe Vladimir Poutine a commenté l'actuelle flambée des prix du gaz et de l’électricité, qui frappe de plein fouet l'Europe. 

«Nous augmenterons d'autant que nous le demanderons nos partenaires. Il n'y a aucun refus [de la part de Moscou]», a ajouté le chef d'Etat, s'exprimant lors de la session plénière du Forum international de la Semaine russe de l'énergie à Moscou, ce 13 octobre.

Une augmentation des livraisons à l'Europe qui pourrait se faire via de nouveaux contrats à long terme : «S'il y a des demandes [...] cela pourra uniquement passer par de nouvelles conditions contractuelles», a estimé ce même 13 octobre le ministre de l'Energie Nikolaï Choulguinov.

Moscou prône un mécanisme de stabilité du marché de l'énergie

Sur le long terme, justement, Vladimir Poutine a jugé «très important, dans la situation difficile actuelle» de mettre en place un mécanisme à long terme de stabilisation du marché de l'énergie – objectif auquel entend contribuer le forum énergétique moscovite.

D'après le dirigeant russe, les Etats européens, auxquels la Russie fournit un tiers de leurs besoins en gaz, ont commis «l'erreur» de se «reposer sur la main invisible du marché» en tablant sur des achats au comptant plutôt que de multiplier les contrats de long terme avec Moscou ces dernières années. Partant, Vladimir Poutine a rappelé que la Russie constituait un partenaire «fiable», faisant valoir que son pays avait respecté toutes ses «obligations contractuelles» et que l'envolée des cours n'était pas de sa responsabilité.

La crise énergétique, d'ampleur mondiale et touchant l'Europe, est due notamment, selon l'AFP, à l'accélération de la demande en raison de la reprise économique après les nombreuses restrictions liées à la pandémie de coronavirus. Or un ensemble de facteurs a réduit l'offre, provoquant la flambée des prix à des niveaux jamais vus. 

En Europe, les stocks de gaz sont au plus bas, entamés par un hiver prolongé en 2020 et ses réservoirs n'ont pas été suffisamment remplis depuis. A cela s'ajoute un apport réduit d'énergies renouvelables, comme l'éolien pour des raisons météorologiques, toujours selon l'agence de presse française.

Dans ce contexte, les détracteurs de la Russie l'ont notamment accusée de ne pas avoir accru immédiatement les exportations de gaz dans le but de convaincre ses partenaires européens de revenir aux contrats à long terme plutôt que de se fournir au comptant. Des accusations balayées ce 13 octobre par le président russe, qui a renvoyé l'Europe à ses responsabilités : «Au cours de la dernière décennie, petit à petit, des défauts systémiques se sont multipliés dans le secteur énergétique européen, conduisant précisément à cette importante crise sur le marché européen. Je voudrais vous rappeler que, tant que la production nucléaire et la production de gaz étaient au premier plan, il n’y avait pas de telles crises», a-t-il notamment fait valoir.