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Autriche : Alexander Schallenberg choisi comme chancelier pour succéder à Sebastian Kurz

Suite à la démission de Sebastian Kurz du poste de chancelier autrichien, son ministre des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg, a été investi ce 11 octobre. Il a prêté serment au palais Hofburg à Vienne.

Le ministre des Affaires étrangères Alexander Schallenberg a été officiellement investi le 11 octobre à la chancellerie en Autriche, deux jours après la démission de Sebastian Kurz, visé par une enquête pour corruption.

Le nouveau dirigeant conservateur de 52 ans a prêté serment peu après 13h devant le président Alexander Van der Bellen, sous les ors du palais Hofburg, à Vienne. Le nouveau gouvernement a une «lourde responsabilité pour rétablir la confiance», selon le chef d'Etat, qui avait salué la veille «la fin de la crise». 

Car l'épisode a mis à rude épreuve la coalition avec les écologistes, déjà échaudée par plusieurs différends ces derniers mois. Pour l'heure, le gouvernement essaie d'afficher une image d'unité.

Un proche de Sebastian Kurz

Le vice-chancelier Werner Kogler, responsable des Verts, a ainsi évoqué l'ouverture d'«un nouveau chapitre dans le travail du gouvernement», qui espère désormais poursuivre sans encombres sa tâche jusqu'aux prochaines élections, programmées en 2024.

Sebastian Kurz, l'artisan de cette alliance inédite entre le parti conservateur OVP et les écologistes scellée début 2020, a été forcé de se retirer le 9 octobre au soir. La pression des Verts, mais aussi de certains dans son camp, était devenue trop forte après l'annonce d'une enquête à son encontre.

Le politicien âgé de 35 ans, qui nie avec véhémence les allégations, est soupçonné d'avoir utilisé par le passé des fonds gouvernementaux pour s'assurer une couverture médiatique favorable et ainsi accéder au pouvoir. C'est lui qui a proposé le nom d'Alexander Schallenberg pour lui succéder.

Ce fils de diplomate, issu d'une famille aristocratique, a fait des études de droit à Vienne ainsi qu'à Paris puis rejoint les rangs de la diplomatie autrichienne en 1997, fort de sa maîtrise de cinq langues étrangères. Après divers postes, notamment à Bruxelles, cet «Européen convaincu», selon les termes du président autrichien, était devenu ministre des Affaires étrangères en juin 2019. Il sera remplacé par Michael Linhart, l'actuel ambassadeur d'Autriche en France. 

Les experts vantent la «réputation d'intégrité» de «Schalli», père de quatre enfants, mais aussi «ses capacités de communication avec les médias», souligne le politologue Patrick Moreau.  Il partage les mêmes convictions, de la lutte contre l'immigration à l'hostilité envers la Turquie. 

Dépourvu d'expérience en politique intérieure, il sera «conseillé par les sherpas de Kurz et fermement accompagné» par ce dernier, estime l'analyste.