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Soupçonné de corruption, le chancelier autrichien Sebastian Kurz annonce sa démission

Le chancelier autrichien Sebastien Kurz a fait savoir qu'il démissionnait de ses fonctions après l'ouverture d'une enquête pour corruption à son encontre. Il dénonce de «fausses accusations» mais veut faire prévaloir «la stabilité» du pays.

Mis en cause dans une affaire de corruption, le chef du gouvernement autrichien Sebastian Kurz, a annoncé sa démission. «Il serait irresponsable de glisser vers des mois de chaos ou d'impasse», a-t-il déclaré lors d'une courte allocution devant la presse à Vienne, expliquant se retirer pour «la stabilité» du pays tout en réfutant de «fausses accusations». «Je veux céder la place pour éviter le chaos», a-t-il ajouté, disant avoir proposé le nom de son ministre des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg, pour lui succéder. Il a par ailleurs fait savoir qu'il comptait conserver la présidence de son parti.

Le parquet financier autrichien a annoncé le 6 octobre l'ouverture d'une enquête contre Sebastian Kurz et neuf autres personnes pour corruption et abus de confiance. Il soupçonne le ministère des Finances, tenu par les conservateurs, d'avoir acheté à partir de 2016 des encarts publicitaires dans un tabloïd en échange d'une couverture et de sondages favorables à Sebastian Kurz, à l'époque chef de la diplomatie autrichienne et désireux de prendre la tête du parti conservateur, l'ÖVP.

Des perquisitions ont eu lieu, notamment au siège du parti conservateur ÖVP et à la chancellerie. Depuis l'annonce du parquet, le chancelier autrichien était sous pression pour se retirer. Le trentenaire avait alors refusé, dénonçant des allégations «fabriquées».

Mais les Verts, partenaires minoritaires du gouvernement, ont accru leurs critiques au fil des jours. Le 8 octobre, le vice-chancelier et leader des écologistes, Werner Kogler, avait jugé à l'issue d'entretiens avec les chefs des autres partis qu'il n'était «plus apte à exercer ses fonctions».

Le Parlement devait en outre se réunir le 12 octobre en session extraordinaire pour se prononcer sur une motion de censure déposée par l'opposition. L'ex-patron du FPÖ (droite radicale) et ancien vice-chancelier autrichien Heinz-Christian Strache, a par ailleurs été condamné le 27 août par le tribunal de Vienne à 15 mois de prison avec sursis dans une affaire de corruption liée au scandale de l'Ibizagate.