Dans une lettre consultée ce 8 octobre par l'AFP, 12 Etats de l'Union européenne, dont l'Autriche, la Grèce, la Pologne et la Hongrie demandent à Bruxelles de financer la construction de barrières à leurs frontières pour empêcher les arrivées de migrants.
«Une barrière physique apparaît comme une mesure de protection des frontières efficace, qui sert les intérêts de l'ensemble de l'UE, pas seulement les Etats membres en première ligne», estiment les ministres de l'Intérieur de ces pays. Dans un courrier envoyé le 7 octobre au vice-président de la Commission Margaritis Schinas et à la commissaire aux Affaires intérieures Ylva Johansson, ils soulignent que «la surveillance des frontières n'empêche pas les tentatives de passages illégales».
«Cette mesure légitime devrait faire l'objet de financements supplémentaires et adéquats dans le budget européen», demandent les ministres de l'Autriche, la Bulgarie, Chypre, la République tchèque, le Danemark, l'Estonie, la Grèce, la Hongrie, la Lituanie, la Lettonie, la Pologne et la Slovaquie. Ces pays réclament une «réponse forte pour contrer l'instrumentalisation de l'immigration illégale et les menaces hybrides». «Aucun pays tiers ne devrait être en mesure d'utiliser notre système d'asile pour exercer des pressions politiques et faire du chantage à l'UE et ses Etats membres, ou d'exploiter la situation actuelle en Afghanistan», écrivent-ils encore.
Plusieurs milliers de migrants ont franchi la frontière entre la Biélorussie et l'Union européenne, en Lituanie, en Lettonie et en Pologne ces derniers mois, l'UE accusant de Minsk d'orchestrer ces passages en représailles aux sanctions européennes. La Pologne, comme la Lituanie, ont commencé à construire des clôtures de barbelés sur une partie de leur frontière avec la Biélorussie. La Hongrie avait quant à elle érigé ce type de barrière à la frontière avec la Serbie lors de la crise migratoire de 2015.
La lettre a été évoquée lors d'une réunion des ministres de l'Intérieur ce 8 octobre à Luxembourg. En août, la Commission européenne s'était dite «favorable» à l'érection d'une clôture entre Lituanie et Biélorussie, tout en indiquant qu'aucun financement communautaire ne serait accordé pour cet ouvrage.