Valérie Pécresse (Libres !, ex-LR) a présenté le 5 octobre un projet de révision constitutionnelle visant, si elle est élue en 2022, à «stopper l'immigration incontrôlée». La candidate à l'investiture de la droite à la présidentielle propose douze principes pour «arrêter de subir, et reprendre le contrôle de notre destin et la souveraineté de nos frontières», considérant la maîtrise des flux migratoires comme un «défi de société majeur».
Elle a fustigé une «immigration incontrôlée sur laquelle le gouvernement a échoué et ne maîtrise plus rien», avec, selon elle, notamment un «nombre record de délivrance de titres de séjours, une incapacité à reconduire les clandestins et les déboutés du droit d'asile dans leur pays d'origine et des délais interminables».
Délivrance des titres de séjour sous trois conditions, renégociation des accords avec les pays étrangers
Instauration de plafonds maximum annuels d'immigration votés par le Parlement chaque année et répartis selon les zones géographiques et les Etats d'origine, renégociation des accords avec les pays étrangers, demandes d'asile à la frontière et examen en urgence avec obligation de quitter le territoire français «sans délai» sont au cœur de son projet de loi constitutionnelle.
Elle a déploré qu'Emmanuel Macron ne soit pas parvenu, comme il l'avait promis en 2017, à «100% d’exécution des OQTF» (obligations de quitter le territoire français), mais à «seulement 12% en 2020, "année Covid", et un peu moins de 25% sous le ministre de l'Intérieur d'alors, Christophe Castaner».
«L'objectif est d'aller bien plus haut que ces chiffres», a-t-elle précisé, tout en jugeant l'immigration zéro «ni possible, ni souhaitable».
La présidente de la région Ile-de-France propose également de soumettre la délivrance des titres de séjour à trois conditions «très strictes» : posséder des «ressources suffisantes» (réhaussées «de 25%»), «maîtriser la langue française» et «respecter la laïcité et les valeurs de la République».
Valérie Pécresse souhaite aussi ne verser les prestations sociales non contributives (allocations sociales, aides au logement...) «qu'après cinq ans de séjour régulier en France». On ne doit pas venir en France pour les allocations, mais pour trouver un travail et s'intégrer», a-t-elle plaidé. En outre, Valérie Pécresse veut insérer, après le dernier alinéa de l'article 2 de la Constitution : «La République limite le nombre de ressortissants étrangers autorisés à séjourner en France.»
Autre candidat à droite, Michel Barnier promet un «ministère chargé de la sécurité publique» et un moratoire sur l'immigration – une proposition jugée mardi «illusoire» par Valérie Pécresse – quand Eric Ciotti compte, quant à lui, revenir sur le droit du sol.