167 milliards de livres, soit 232 milliards d'euros. Voilà le coût estimé du remplacement prévu de Trident, le système des armes nucléaires de la Grande-Bretagne. Le double des estimations précédentes, a reconnu le ministère de la Défense, affirmant que ce prix était «trop élevé pour être rationnel ou sensé».
C'est le ministre de le Défense britannique qui a publié ces chiffres, ce week-end, alors que le remplacement du système Trident est prévu de longue date. Ainsi, Crispin Blunt, le ministre de la défense, a expliqué que le coût des quatre sous-marins nucléaires dont veut se doter la Grande-Bretagne serait de 25 milliards de livre pièce. La maintenance de ce système, mais surtout le coût des missiles, pourrait avoisiner les 6% du budget annuel de la défense, quand les ministres avaient assuré que ce coût ne dépasserait pas les 2% du PIB.
La Grande-Bretagne a déjà annoncé son intention de renouveler rapidement ses quatre sous-marins lanceurs d'engins nucléaires, et leurs missiles, et cette décision pourrait être soumise au vote du parlement l'année prochaine. Et malgré la hausse très importante des frais à engager en raison du prix des missiles, ce vote devrait passer sans trop de souci pour la majorité de David Cameron.
Les Conservateurs restent en effet très largement favorables à ce programme de dissuasion nucléaire, même si une commission indépendante avait jugé ce coût à 100 milliards de livres. Reste que selon le ministère de la Défense, «même s'ils représentent 6% du budget annuel de la Défense, les coûts (...) représentent un investissement pour assurer la sécurité du Royaume-Uni».
Cette décision de renouveler l'arsenal nucléaire britannique, malgré ce coût, ne fait en tout cas pas que des heureux dans la classe politique de l'autre côté de la Manche. Jeremy Corbyn a plusieurs fois plaidé pour l'abandon du programme Trident, mais il a subi, sur cette question, sa première défaite à la tête du parti travailliste.
Le leader du Labour voulait ainsi créer un débat au sein de son parti sur le bien-fondé de renouveler le programme Trident, mais la majorité de son camp s'est opposé à ce dernier, validant de fait, le renouvellement de ce programme nucléaire. Jeremy Corbyn est, depuis toujours, un opposant à l'arme nucléaire et un pacifiste convaincu. «Les armes nucléaires sont des armes de destruction massive qui emportent des millions de civils», avait dénoncé Jeremy Corbyn.