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Biélorussie : l'opposante Tikhanovskaïa appelle Paris à peser pour résoudre la «crise» dans son pays

L'opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa, exilée en Lituanie et poursuivie pour organisation de «troubles de masse» après la présidentielle de 2020, appelle la France à agir sur le plan diplomatique sur la situation dans son pays.

Une figure de l'opposition biélorusse, exilée en Lituanie, appelle Paris à la rescousse. «J'appelle la France et le président Macron à agir de façon décisive dans la recherche d'une solution à la crise biélorusse», a déclaré Svetlana Tikhanovskaïa, lors d'une conférence de presse à son arrivée à Paris ce 15 septembre. L'opposante a souligné le «poids» de la France sur la scène internationale et s'est dite prête à rencontrer le président de la République «à n'importe quel moment». «Les Biélorusses ont besoin d'une énergie nouvelle pour aller de l'avant», a-t-elle encore fait valoir.

J'appelle la France et le président Macron à agir de façon décisive dans la recherche d'une solution à la crise biélorusse

Aucune rencontre entre Svetlana Tikhanovskaïa et le chef d'Etat n'est toutefois programmée durant sa visite en France, qui comprendra, selon l'AFP, une série d'entretiens jusqu'au 18 septembre avec des responsables politiques, parlementaires et des représentants de la société civile. Dans l'après-midi du 15 septembre, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian l'a en outre reçue, lui exprimant «la solidarité» de la France avec le peuple biélorusse face à «une répression qui n’a fait que se radicaliser depuis un an».

Tikhanovskaïa notamment poursuivie en Biélorussie pour organisation de «troubles de masse» 

Svetlana Tikhanovskaïa réside en Lituanie depuis août 2020, à la suite de l'élection présidentielle remportée par le chef d'Etat sortant Alexandre Loukachenko, qu'elle conteste.

La Biélorussie a demandé le 5 mars à la Lituanie l'extradition de la militante, poursuivie dans son pays pour son rôle dans le mouvement de contestation post-électoral de 2020. Une demande que les autorités lituaniennes ont fermement rejetée.

Les autorités biélorusses accusent Svetlana Tikhanovskaïa d'avoir organisé l'année passée «des troubles de masse» ; elle est aussi poursuivie depuis l'automne 2020 pour «appels à des actions portant atteinte à la sécurité nationale», crime passible de trois à cinq ans de prison.

La Commission électorale centrale de la Biélorussie a rejeté toutes les plaintes au sujet d'une non-validité des résultats de l'élection présidentielle de 2020. En août 2021, le chef de l'Etat biélorusse a en outre annoncé la tenue dans un avenir proche d'un référendum «libre, ouvert et démocratique» sur la Constitution du pays. Le dirigeant a assuré que Minsk allait organiser ce référendum constitutionnel «ouvertement et honnêtement pour élaborer la Constitution au niveau d'un projet présidentiel, qui sera rendu public pour un débat à l'échelle nationale».

Svetlana Tikhanovskaïa, de son côté, multiplie les pressions contre Alexandre Loukachenko «pour qu'il cesse sa répression et entame un dialogue avec l'opposition en vue de nouvelles élections», selon les termes de l'AFP. Très active sur le plan international, l'opposante a déjà été reçue par la chancelière Angela Merkel à Berlin, le président Joe Biden le 27 juillet à Washington et le Premier ministre Boris Johnson en août. Elle a en outre rencontré Emmanuel Macron dès septembre 2020, à Vilnius ; le dirigeant français avait alors promis d'aider à la médiation de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) dans le contexte biélorusse.