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La Lituanie délivre un statut diplomatique à l'équipe de l'opposante biélorusse Tikhanovskaïa

Le bureau de Svetlana Tikhanovskaïa a été accrédité par la Lituanie comme «représentation démocratique biélorusse» officielle dans le pays balte. La Biélorussie avait par le passé demandé l'extradition de l'opposante, en exil depuis août 2020.

Le bureau de l'opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa a reçu un statut diplomatique officiel de la part de la Lituanie, a annoncé ce 5 juillet le ministre des Affaires étrangères de la République balte Gabrielius Landsbergis. «La représentation démocratique biélorusse en Lituanie est officiellement accréditée», a-t-il déclaré à des journalistes, dont l'agence TASS.

Svetlana Tikhanovskaïa réside en Lituanie depuis août 2020, à la suite de l'élection présidentielle remportée par le sortant Alexandre Loukachenko, un résultat qu'elle conteste. «La représentation démocratique pourra rester et travailler en Lituanie jusqu'à ce que la volonté du peuple biélorusse soit justement et définitivement mise en œuvre dans son Etat», a ajouté Gabrielius Landsbergis, pour qui cette démarche s'inscrit dans la continuité de la politique des autorités lituaniennes «de soutien aux représentants du peuple biélorusse et de Tikhanovskaïa».

L'opposante a écrit ce 5 juillet sur sa chaîne Telegram que ce nouveau statut officiel «[signifiait] que le peuple biélorusse a désormais une représentation officielle dans les pays de l'UE». «Je remercie la Lituanie pour le formidable soutien que tout le peuple biélorusse et moi-même avons reçu au cours de ces mois. La Biélorussie n'est pas Loukachenko, mais le peuple biélorusse. Et maintenant, il est officiellement reconnu», a-t-elle ajouté.

Les autorités lituaniennes refusent l'extradition de Svetlana Tikhanovskaïa 

La Biélorussie avait demandé le 5 mars à la Lituanie l'extradition de Svetlana Tikhanovskaïa, poursuivie dans son pays pour son rôle dans le mouvement de contestation post-électoral de 2020. Une demande que les autorités lituaniennes avaient fermement rejetée. «Nous n'avons qu'une chose à dire au régime biélorusse : il fera froid en enfer avant que nous examinions vos demandes», avait déclaré à l'époque dans un communiqué Gabrielius Landsbergis.

Les autorités biélorusses accusent Svetlana Tikhanovskaïa d'avoir organisé l'année passée «des troubles de masse», en référence à un important mouvement de manifestations. Elle est aussi poursuivie depuis l'automne 2020 pour «appels à des actions portant atteinte à la sécurité nationale», crime passible de trois à cinq ans de prison.