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Les putschistes annoncent une série de rencontres pour former un gouvernement en Guinée

Les putschistes au pouvoir en Guinée ont annoncé l'ouverture dès le 14 septembre d'une série de rencontres avec les forces politiques, la société civile et les représentants des compagnies minières. Objectif : préparer la formation d'un gouvernement.

Les militaires qui ont pris le pouvoir en Guinée ont annoncé à la télévision nationale le 11 septembre une série de rencontres, qui s'inscrivent dans la «concertation» qu'ils ont promise afin de fixer les lignes d'une transition politique et former un gouvernement.

Conduits par le colonel Mamady Doumbouya, les putschistes recevront les chefs des partis politiques, puis ceux des confessions religieuses le 14 septembre ; les organisations de la société civile, puis les représentations diplomatiques le 15 ; les patrons des compagnies minières implantées en Guinée, puis les organisations patronales le 16 ; les banques et les syndicats le 17, indiquent les communiqués lus à la télévision.

La Guinée est l'un des premiers producteurs mondiaux de bauxite, principal minerai pour la production d'aluminium. Elle possède des gisements de fer, d'or et de diamants. Elle demeure pourtant l'un des pays les plus pauvres de la planète. Beaucoup de compagnies étrangères sont liées par contrat à la Guinée.

Le coup d'Etat a fait monter le prix de l'aluminium à son plus haut niveau depuis des années sur les marchés, et la junte s'est employée à rassurer les partenaires de la Guinée de la poursuite des activités, et du respect des engagements pris.

Les militaires, qui ont déposé le président Alpha Condé le 5 septembre, ouvriront cette concertation alors que la Communauté économique des Etat de l'Afrique de l'Ouest (CDEAO) doit à nouveau se prononcer sur les suites à donner au putsch. La CEDEAO exige un «retour immédiat à l'ordre constitutionnel». Elle a suspendu la Guinée de ses organes de décision et doit à présent examiner le rapport d'une mission dépêchée dans ce pays, avant de décider d'éventuelles nouvelles mesures.

La chute d'Alpha Condé a été saluée par des scènes de liesse. Le comité militaire, désormais à la tête du pays, a cependant annoncé l'interdiction de toute manifestation de soutien. Le colonel Doumbouya remercie les Guinéens de leur« adhésion massive à sa vision exprimée à travers des scènes de joie dans l'ensemble du pays. Toutefois le président [du comité] interdit toute manifestation de joie de quelque nature que ce soit», selon les termes d'un autre communiqué lu à la télévision.

La junte a aussi annoncé la mise à disposition d'un numéro vert pour dénoncer tout abus des forces de sécurité. Les abus de ces dernières sont constamment dénoncés par les défenseurs des droits de l'Homme.