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Covid : un tribunal américain fait volte-face sur l’usage de l’ivermectine

Un tribunal de l'Ohio est revenu sur une précédente décision contraignant un hôpital à administrer l'ivermectine à un patient atteint du Covid-19. «[Le médicament] n'a pas prouvé son efficacité à ce stade», a justifié un autre magistrat.

Un tribunal américain a opéré un revirement, en refusant finalement de contraindre un hôpital à administrer de l'ivermectine à un malade contaminé par le Covid-19. «[Le médicament] n'a pas prouvé son efficacité à ce stade», a écrit dans sa décision du 6 septembre le juge Michael Oster du comté de Butler, dans l'Ohio.

Le magistrat prend ainsi le contrepied d'une autre décision rendue il y a deux semaines par un autre magistrat qui, à la demande de l'épouse du patient, avait contraint l'hôpital à administrer de l'ivermectine. La femme du malade avait saisi la justice après un premier refus de l'établissement.

«Les communautés médicales et scientifiques ne soutiennent pas aujourd'hui l'usage de l'ivermectine comme un traitement du Covid-19», rappelle-t-il. Comme le rapporte l'AFP, il justifie ainsi cette sa décision en soulignant «les limites» des études favorables à ce produit, dont certaines «ont même dû être retirées». «Bien que ce tribunal [...] comprenne l'idée de tout faire pour aider [un] être cher, la politique publique ne devrait pas et ne soutient pas le fait de permettre à un médecin d'essayer "n'importe quel" type de traitement sur des êtres humains», a par ailleurs déclaré le juge cité par le Huffington Post

Malgré le désaveu de l'OMS, le médicament a déjà rencontré du succès dans plusieurs pays comme le Brésil, le Liban ou l'Afrique du Sud. En Indonésie, l'AFP rapporte que les pharmacies font face à une ruée sur l'ivermectine. En Inde, un collectif d’avocats de Bombay a annoncé lancer des poursuites contre Soumya Swaminathan, pédiatre spécialiste de la tuberculose et directrice scientifique de l'OMS. Les avocats indiens l’accusent d’avoir écarté des preuves en faveur de l'ivermectine, d'avoir tweeté pour en déconseiller l’usage (ce qu'ils assimilent à de la désinformation ayant entraîné des morts), et d’avoir favorisé les laboratoires qui produisent les vaccins. 

Le 12 juillet, l'Institut Pasteur a dévoilé une étude sur les effets de ce traitement antiparasitaire contre le Covid-19, qui conclut que «la prise de ce médicament à des doses standards permet de réduire dans un modèle animal les symptômes et la gravité de l’infection au SARS-CoV-2». En revanche, selon cette étude, le traitement ne semble pas agir sur la réplication virale.