Rédigé par David Kaye, le rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté d’expression, le texte affirme que les lanceurs d’alerte sont des éléments-clés d’une démocratie saine et devraient par conséquent être protégés, et non diabolisés, par les gouvernements. Selon son auteur, il y a une réelle nécessité «de reconnaître publiquement la contribution des sources et des lanceurs d’alerte qui partagent des informations d’importance publique, et de condamner les attaques contre eux».
Le rapporteur dénonce particulièrement le traitement de ceux-ci aux Etats-Unis, pays qui poursuit l’ancien membre de la NSA Edward Snowden pour acte d’espionnage.
Si les officiels US assurent, dans une note répondant au rapport, qu'ils poursuivent exclusivement les auteurs de révélations «avec l’intention, ou avec des raisons de croire, que l’information vise à être utilisée, ou pourrait être utilisée, pour blesser les Etats-Unis, et pour avantager une nation étrangère», l’avocate Jesselyn Radack, représentant les lanceurs d’alerte, reste perplexe.
Estimant que ceux-ci ne bénéficient d’aucune «protection légale significative», elle affirme que le gouvernement US «exagère grossièrement les protections des lanceurs d’alerte et des journalistes aux Etats-Unis et fait la sourde oreille sur les nombreuses lacunes dans la loi et les politiques américaines, qui frappent la liberté d’expression et interfèrent avec le journalisme d’investigation».
Quant à Kaye, il conclut que «la divulgation de violations des droits de l’homme ou des lois humanitaires ne devrait jamais être la base de punitions d’aucune sorte».
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