Les délégations du gouvernement vénézuélien et l'opposition se réunissent ce 3 septembre à Mexico pour entrer dans le vif du sujet du processus de dialogue et de négociation. Une discussion avec la médiation de la Norvège et du gouvernement mexicain.
La séance fait partie d'un agenda établi dans le protocole d'accord signé le 13 août dans la capitale mexicaine entre le gouvernement du Venezuela, représenté par le président de l'Assemblée nationale Jorge Rodriguez, et la plateforme unitaire du Venezuela, dirigée par l'opposant Gerardo Blyde.
Le 1er septembre, Jorge Rodriguez a précisé auprès de la chaîne Telesur que sa délégation allait s'asseoir avec l'opposition pour présenter une proposition concrète «axée sur les questions économiques et sociales et sur la restitution des ressources qui appartiennent au peuple vénézuélien». La levée des sanctions et la restauration du droit aux avoirs du Venezuela à l'étranger font partie des sept points à l'ordre du jour envisagés dans le protocole d'accord, ainsi que des garanties électorales et un calendrier électoral exigé par l'opposition.
L'opposition participera aux élections de novembre malgré ses réserves
A ce sujet, la plateforme unitaire de l'opposition vénézuélienne a d'ores et déjà annoncé le 30 août qu'elle participera aux élections régionales et municipales du 21 novembre sous les couleurs de la Table de l'unité démocratique (MUD), qui regroupe plusieurs partis dont Action démocratique (AD), Volonté populaire, Première justice et Un nouveau temps. Cette annonce a été faite par le leader d'AD, Henry Ramos Allup, qui a assuré que la décision avait l'aval des Etats-Unis et de l'Union européenne, rapporte le quotidien vénézuélien Ultimas Noticias. «Nous annonçons à la communauté nationale et internationale notre participation au processus régional et municipal du 21 novembre 2021 avec la Table ronde de l'unité démocratique (MUD)», selon une déclaration lue lors d'une conférence de presse à Caracas.
Cette annonce rompt avec trois années de boycott et d'appels à l'abstention de la part de l'opposition qui exigeait plus de garanties sur la régularité des scrutins. «Nous savons que ces élections ne seront ni équitables ni conventionnelles. La dictature a imposé de sérieux obstacles qui mettent en danger l'expression du changement par le peuple vénézuélien», souligne néanmoins le texte de la déclaration. «Cependant, nous comprenons qu'elles seront un terrain de lutte utile pour parvenir à la véritable solution à la grave crise que traverse notre pays : des élections présidentielles et législatives libres», conclut-il.
Il est temps de récupérer toutes les ressources qui ont été volées au Venezuela dans ce jeu politique irresponsable. Sans oubli, mais avec pardon
Le chef de la délégation du gouvernement vénézuélien s'est félicité de cette décision qu'il voit comme une «réalisation pour la paix, la démocratie et une reconnaissance du Conseil national électoral (CNE) et de l'Assemblée nationale». Le chef de l'Etat Nicolas Maduro a également applaudi le geste politique de participer à nouveau aux élections et a appelé les électeurs de l'opposition à voter pour leurs candidats.
Lors de ces négociations qui se poursuivent ce 3 septembre, l'opposition veut aboutir à un calendrier électoral comprenant présidentielle et législatives avec des garanties institutionnelles. Le pouvoir chaviste exige quant à lui la levée des sanctions internationales qui se sont durcies sous la mandature de Donald Trump et particulièrement depuis 2017. «Il est temps de récupérer toutes les ressources qui ont été volées au Venezuela dans ce jeu politique irresponsable. Sans oubli, mais avec pardon», a fait savoir Nicolas Maduro, rapporte Telesur. Il a souligné que la proposition que sa délégation présentera ce 3 septembre contient toutes les exigences pour la reprise de l'économie du pays, pour que l'or saisi à la Banque d'Angleterre soit restitué, que tous les comptes bancaires gelés soient de nouveau accessibles, et que toutes les sanctions contre l'industrie pétrolière du Venezuela soient levées. Selon le président vénézuélien, les mesures coercitives appliquées par les Etats-Unis et l'Union européenne ont entraîné le blocage d'environ huit milliards de dollars d'actif vénézuélien.