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Les Taliban exigent des Américains qu'ils cessent d'évacuer les experts afghans

Le porte-parole des Taliban Zabihullah Mujahid a appelé Washington à ne pas encourager les Afghans à fuir le pays. Dans le même temps, il a exigé que toute les opérations d'évacuation cessent après le 31 août.

Les Taliban n'accepteront aucune extension du délai pour les évacuations. C'est ce qu'a déclaré le porte-parole des Taliban, Zabihullah Mujahid, en s'adressant aux pays occidentaux et notamment aux Etats-Unis qui continuent les opérations visant à évacuer les ressortissants ainsi que les Afghans ayant coopéré avec les troupes étrangères. Il a ainsi prévenu les Américains qu'ils doivent impérativement évacuer leurs citoyens d'ici le 31 août car, selon Zabihullah Mujahid, «ils en ont les moyens [avec] des avions et l'aéroport [...] et [les Etats-Unis] doivent transférer toutes les forces et sous-traitants qui ont une relation avec l'étranger».

La date butoir des évacuation a fait l'objet de discorde la veille, Paris et Berlin jugeant nécessaire d'avoir un délai supplémentaire au-delà du 31 août, l'ultimatum concédé par les Taliban.

Le porte-parole du groupe a également demandé aux Américains d'arrêter d'évacuer des experts. «Ce pays a besoin de leur expertise. [Ces gens qualifiés] ne devraient pas être emmenés vers d'autres pays», a-t-il justifié, en demandant aux Etats-Unis de ne «pas encourager les Afghans à fuir l'Afghanistan». Des dizaines de milliers d'Afghans, craignant que les Taliban imposent le même type de régime fondamentaliste et brutal que lorsqu'ils étaient au pouvoir entre 1996 et 2001, ont été évacués depuis la prise de pouvoir des islamistes le 15 août.

Dans sa déclaration, Zabihullah Mujahid a notamment appelé la foule de personnes qui se massent autour de l'aéroport de Kaboul, à rentrer dans leurs foyer, les Taliban garantissant leur sécurité. A ce propos, Zabihullah Mujahid a précisé qu'il n'existe pas de liste noire de représailles et que les Taliban «avaient tout oublié et laissé cela au passé».

A cours de cette conférence de presse, Zabihullah Mujahid a en outre affirmé que les Afghanes employées dans l'administration pourront retravailler lorsque la sécurité sera assurée. «Nous voulons qu'elles travaillent, mais aussi que la sécurité soit bonne», a-t-il expliqué, en ajoutant qu'elles devaient rester chez elles d'ici là.