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Washington déclenche un système accéléré d'expulsion par avion des migrants vers leur pays d'origine

Washington a repris le 30 juillet les vols d'expulsion accélérée de familles de migrants récemment arrivées à la frontière américano-mexicaine. Elles sont renvoyées en avion vers leurs pays d'origine : Guatemala, Salvador ou encore Honduras.

Les autorités américaines ont commencé le 30 juillet à renvoyer par avion des familles de migrants vers l'Amérique centrale, dans le cadre d'un système accéléré d'expulsion de personnes arrivées clandestinement depuis le Mexique.

Les expulsions via un dispositif accéléré ont été utilisées dans le passé à la fois par les gouvernements républicains et démocrates, afin de dissuader les franchissements illégaux de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, au moment où Washington observe une forte augmentation des arrivées.

Si vous venez à notre frontière, vous serez renvoyés

Le ministère de la Sécurité intérieure (DHS) a indiqué que les familles étaient renvoyées vers leurs pays d'origine, le Guatemala, le Salvador ou encore le Honduras, mais n'a pas fourni de détails sur le nombre de personnes expulsées. «Le dispositif accéléré d'expulsion est un moyen légal pour gérer de manière sûre notre frontière et représente un pas vers notre objectif plus large d'accomplir un traitement sûr et ordonné de l'immigration», a affirmé le ministère dans un communiqué. Selon les autorités américaines, le nombre d'arrestations de migrants traversant illégalement la frontière avec le Mexique a augmenté de 4,5% en juin avec 188 800 personnes, contrairement aux attentes d'une diminution des arrivées avec la hausse estivale des températures.

Les mineurs non-accompagnés devraient pouvoir rester aux Etats-Unis

Les élus républicains ont mis en cause Joe Biden pour avoir infléchi les restrictions anti-immigration de son prédécesseur Donald Trump, dont la mesure «restez au Mexique» (Remain in Mexico) avait forcé des milliers de demandeurs d'asile originaires d'Amérique centrale à rester au sud de la frontière américaine, le temps que leur demande soit traitée. Des responsables de l'administration Biden ont annoncé leur volonté le 26 juillet d'utiliser le dispositif accéléré d'expulsion après la nouvelle augmentation du nombre des arrivées, notamment au Texas.

Environ un tiers des migrants arrêtés en juin provenaient du Mexique, suivi par le Honduras, le Guatemala et le Salvador. La plupart des migrants sud-américains provenaient d'Equateur et du Venezuela. Le nombre de mineurs non-accompagnés a augmenté en juin de 8% par rapport à mai, pour un total de 15 253 mineurs, soit plus de 500 par jour. Les Etats-Unis ont promis qu'ils seraient accueillis dans le pays, plutôt que renvoyés au Mexique.

A rebours de leurs positions lors de la campagne présidentielle contre Donald Trump, Joe Biden en mars, puis sa vice-présidente Kamala Harris en juin, ont répété aux migrants illégaux venus d'Amérique centrale de ne pas tenter de franchir la frontière mexicano-américaine. «Si vous venez à notre frontière, vous serez renvoyés», a par exemple mis en garde la première femme à accéder à la vice-présidence, prévenant que les Etats-Unis allaient «continuer d'appliquer [leurs] lois et sécuriser [leurs] frontières».