«Ne venez pas. Ne venez pas.» La vice-présidente américaine Kamala Harris a prévenu le 7 juin les migrants clandestins de ne pas se rendre aux Etats-Unis. «Si vous venez à notre frontière, vous serez renvoyés», a-t-elle affirmé en conférence de presse depuis le Guatemala, où elle est en tournée, prévenant que les Etats-Unis allaient «continuer d'appliquer [leurs] lois et sécuriser [leurs] frontières».
Le même jour, elle a déclaré avoir eu des discussions «robustes» avec le président guatémaltèque Alejandro Giammattei sur la lutte contre la corruption afin de dissuader l'immigration depuis l'Amérique centrale. La vice-présidente américaine, qui effectue son premier déplacement officiel à l'étranger, a aussi annoncé qu'un groupe de travail centré sur la lutte contre la corruption allait travailler avec des procureurs locaux afin de punir les acteurs corrompus de la région.
Au passage, à son arrivée à Guatemala City, Kamala Harris a été accueillie par des manifestants arborant des messages favorables à l'ancien président américain Donald Trump : «Kamala, occupe-toi de tes affaires» ou encore «Kamala, Trump a gagné».
Record d'arrivée de migrants illégaux aux Etats-Unis
Depuis que Joe Biden est entré en fonction à la Maison Blanche en janvier, le nombre de migrants illégaux arrêtés chaque mois à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique a atteint un pic en 20 ans. Le nombre de migrants sans papiers arrêtés à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis a atteint en avril son plus haut niveau depuis 15 ans. Soit plus de 178 600 migrants dont des mineurs arrivés seuls, 82% venaient du Mexique, du Guatemala, du Honduras et du Salvador.
Tout juste arrivé à la Maison Blanche, Joe Biden avait signé en janvier un décret contenant deux mesures symboliques fortes : la suspension de la construction du mur situé à la frontière mexicaine censé contenir les «afflux de migrants» dénoncés par son prédécesseur Donald Trump, et la suspension des expulsions de sans-papiers pendant une période de 100 jours.
Je peux dire clairement : ne venez pas
Résultat, dès le début du mois de février, le pays avait observé une envolée du nombre d'immigrés et réfugiés venus d'Amérique centrale. L'ampleur du phénomène avait contraint Joe Biden à réagir. Le 16 mars, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision ABC, le président s'était adressé aux candidats à l’immigration : «Je peux dire clairement : ne venez pas.» Une formulation reprise au mot près par sa vice-présidente le 7 juin au Guatemala.
Kamala Harris a poursuivi sa tournée en se rendant au Mexique pour s'entretenir ce 8 juin avec le président Andrés Manuel Lopez Obrador du problème de l'immigration clandestine. «Nous avons des opinions convergentes sur le fait qu'il faut aider les pays d'Amérique centrale, que l'on doit investir pour qu'il y ait du développement, des emplois au Guatemala, au Salvador, au Honduras, et nous sommes disposés à aider», a déclaré le chef de l'Etat mexicain lors de son point de presse le 7 juin. «Nous allons avoir une réunion de travail, nous allons être les témoins de la signature d'un accord en matière de migrations et de développement», a-t-il ajouté.