Malgré la preuve scientifique de son efficacité et son utilisation dans une soixantaine de pays, dont certains en Europe à l'instar de la Slovaquie ou encore de la Hongrie – la France ne souhaite pour l'heure pas reconnaître le vaccin russe Spoutnik V, estimant qu'il doit au préalable recevoir l'aval de l'Agence européenne du médicament (EMA).
Ce que nous n'acceptons vraiment pas, c'est la réticence politisée de la France à reconnaître l'un des vaccins les plus efficaces, Spoutnik V, qui a déjà été approuvé dans 67 pays
«On souhaite que les vaccins [qui sont] reconnus en Europe soient uniquement les quatre qui sont validés, ce n’est pas une question de politique, c'est une question scientifique», avait encore récemment justifié le secrétaire d'Etat Clément Beaune fustigeant au passage le choix de la Grèce de reconnaître le vaccin russe dans le cadre de son pass sanitaire. Le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes avait déjà appelé le 8 juillet les partenaires européens à ne pas reconnaître le vaccin russe Spoutnik V. La diplomatie russe avait alors fermement réagi aux propos du ministre.
Mais pour l'ambassade de Russie en France, la position française est éminemment politique : «Ce que nous n'acceptons vraiment pas, c'est la réticence politisée de la France à reconnaître l'un des vaccins les plus efficaces, Spoutnik V, qui a déjà été approuvé dans 67 pays», déclare ce 26 juillet la représentation diplomatique sur sa page Facebook.
La représentation diplomatique russe indignée par les propos de Christophe Castaner liant les mouvements anti-vaccin à la Russie
L'ambassade a par ailleurs exprimé son indignation à la suite de la déclaration du président du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Christophe Castaner.
A l'occasion de son passage à l'antenne de BFMTV le 22 juillet, l'ancien ministre de l'Intérieur avait suggéré que des pays comme la Russie participaient à faire grossir la mouvance dite «anti-vaccins» en France. A la question : «Derrière [...] les groupes sur Facebook très actifs anti-vaccins, il y peut y avoir par exemple une influence de la Russie ou d'autres pays ?», le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale a en effet répondu «oui», assurant que tel avait déjà été le cas dans le cadre de l'affaire Benalla.
Face à ces allégations, la représentation diplomatique a ainsi déclaré : «Nous tenons à souligner que nous sommes favorables à une couverture maximale de la population mondiale par les vaccinations contre le coronavirus.» A ce titre, le président russe avait appelé le 30 juin les citoyens russes hésitant à se faire vacciner contre le Covid-19 «à écouter les experts» et non les rumeurs, lors de sa séance télévisée annuelle de questions-réponses avec les citoyens russes.