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Tunisie : des heurts éclatent devant le Parlement, l'armée en interdit l'accès aux députés

Le président du Parlement tunisien Rached Ghannouchi a effectué un sit-in devant la chambre à Tunis, après avoir été empêché d'y accéder par des militaires au lendemain du gel des activités parlementaires par le président Kaïs Saïed.

Des heurts ont éclaté ce 26 juillet devant le Parlement tunisien encerclé par l'armée et dont les activités ont été suspendues par le président Kaïs Saïed après une journée de manifestations contre les dirigeants du pays. L'armée a aussi barricadé le siège de la présidence du gouvernement et a empêché le personnel d'y accéder, ont affirmé des fonctionnaires de la Kasbah à l'AFP.

Partisans du mouvement islamiste Ennahdha – opposés à la suspension des travaux du Parlement – et soutiens au président tunisien ont échangé des jets de bouteilles et de pierres devant le Parlement comme le montrent les images de Bacem Chebbi, correspondant de RT France sur place.

Peu après ces heurts, le président tunisien a décidé de limoger son ministre de la Défense, Brahim Bartaji. Le motif de cette décision n'a pas pour l'heure été révélé. 

Empêché de se rendre au Parlement, Rached Ghannouchi observe un sit-in

Plus tôt dans la matinée, Rached Ghannouchi, président du Parlement et leader du mouvement d'obédience islamiste, a marqué son opposition à la décision de Kaïs Saïed de suspendre les travaux parlementaires, en observant un sit-in devant la chambre après avoir été empêché d'y accéder par des forces militaires. La veille, il avait accusé Kaïes Saïed de vouloir «changer la nature du régime politique en Tunisie et le transformer d'un régime démocrate parlementaire à un régime présidentiel, individuel et autoritaire».

Réagissant à la situation dans le pays, la France a dit espérer le retour «dans les meilleurs délais» à un «fonctionnement normal des institutions».