Dans le cadre d'une conférence de presse qui s'est déroulée le 21 juillet au siège de la présidence du Mexique, Andrés Manuel López Obrador s'est exprimé sur les pratiques présumées d'espionnage ciblé visant des journalistes, avocats et responsables politiques, récemment mises en lumière par un consortium de 17 médias dans le cadre de l'affaire Pegasus.
Assange doit être libéré
Soulignant l'efficacité d'une telle coordination à l'échelle mondiale, le président mexicain a alors estimé qu'il était tout aussi primordial de reconnaître l'importance des travaux menés par Julian Assange à travers la plateforme WikiLeaks.
«Assange doit être libéré parce qu'il est injustement en prison, traité avec cruauté, pour avoir fourni des informations d'une ampleur encore plus grande [que l'affaire en cours]», a déclaré Andrés Manuel López Obrador.
«Au moment où les révélations liées à l'affaire Pegasus font le tour du monde, le président du Mexique appelle à la libération du fondateur et éditeur de WikiLeaks, Julian Assange, qui a le premier exposé les opérations de surveillance mondiale à grande échelle», a commenté WikiLeaks en repartageant l'extrait en question sur les réseaux sociaux.
En dépit du faible écho médiatique dont bénéficie pour l'heure cet appel lancé par le président mexicain, le court extrait publié par WikiLeaks a déjà cumulé plusieurs centaines de milliers de vues en moins de 24 heures.
Ce n'est pas la première fois qu'Andrés Manuel Lopez Obrador témoigne de son soutien au journaliste australien, enfermé depuis le 11 avril 2019 dans une prison britannique de haute sécurité. Ainsi, le 4 janvier 2021, alors que la justice britannique venait d'annoncer son refus d'accorder à Washington l'extradition du fondateur de WikiLeaks, le président mexicain avait par exemple proposé de lui offrir l'asile politique.
A l'heure où nous écrivons ces lignes, la situation de Julian Assange est toujours alarmante. Enfermé depuis 833 jours dans les services pénitentiaires de Sa Majesté, le ressortissant australien n'arrive toujours pas à voir le bout du tunnel puisque le 7 juillet, selon Wikileaks, Washington aurait obtenu l'«autorisation limitée» de faire appel du refus d'extradition prononcé par la justice britannique. Du point de vue du rapporteur de l'ONU sur la torture, les accusations le visant se sont effondrées les unes après les autres sans que ne cesse la persécution à son endroit. Le dernier rebondissement en date a été révélé le 26 juin par le magazine islandais Stundin, selon lequel la justice américaine aurait incorporé, dans son dernier acte d'accusation visant Assange, les déclarations d'un sulfureux témoin qui admettrait désormais avoir menti.
Fabien Rives