La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a qualifié de «déclarations inappropriées» des propos tenus par le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, le 8 juillet au matin. Sur France 2, le membre du gouvernement avait appelé les partenaires européens de la France à refuser de reconnaître, à ce stade, les vaccins conçus en Chine ou en Russie.
C'est un hybride de racisme, d'hégémonisme impérial et de néo-nazisme : des peuples entiers se voient refuser l'égalité des droits et des chances
«C'est un hybride de racisme, d'hégémonisme impérial et de néo-nazisme : des peuples entiers se voient refuser l'égalité des droits et des chances, ce qui est contraire aux lois, à l'éthique et à la morale, ce qui pousse le monde à la confrontation à un moment où il subit une épreuve parmi les plus dures : celle d'une pandémie», a jugé la porte-parole de la diplomatie russe dans une publication sur Facebook. Et d'étendre ce jugement, de manière générale, au comportement de l'Occident durant cette crise sanitaire : «Ce qui est particulièrement frappant, c'est le sang-froid, le cynisme et la cruauté avec lesquels les pays occidentaux dans la période pendant laquelle l'humanité lutte contre l'épidémie, brisant leurs propres idéaux humanistes, se battent pour le profit, sans penser au sort de millions d'habitants de notre planète.»
Sur le plateau de France 2, Clément Beaune avait précisément déclaré : «Il faut que les vaccins qu’on reconnaît pour entrer sur le territoire soient vraiment limités à ceux dont on est sûr, c’est-à-dire […] les quatre qui sont aujourd’hui autorisés en France et en Europe». Les quatre vaccins contre le Covid-19 qui ont reçu une autorisation de la Commission européenne sont, à ce jour, ceux de BioNTech & Pfizer, de Moderna, d'AstraZeneca et de Janssen Pharmaceutica NV.
Le secrétaire d'Etat français s'était ensuite fait plus incisif : «Il y a certains pays, comme l’Espagne qui étaient tentés ou qui ont fait à un moment la reconnaissance des certains vaccins comme le russe ou le chinois. Nous, on dit aux partenaires européens, on leur a redit encore ces derniers jours : "Attention, et non pour ces vaccins".»
Le vaccin russe Spoutnik V, déjà utilisé dans 40 pays parmi lesquels la Russie, le Mexique, l'Argentine et l'Inde, est actuellement utilisé par deux pays au sein de l'Union européenne : la Slovaquie et la Hongrie.