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600 nouveaux instructeurs russes déployés en Centrafrique

Moscou a confirmé l'envoi récent de 600 instructeurs russes à Bangui, portant à un total de 1 135 le nombre d'experts militaires déployés en Centrafrique. Les autorités du pays font face à la rébellion de groupes armés.

«Récemment, un autre groupe de 600 instructeurs est arrivé à Bangui (200 pour l'armée, 200 pour la police et 200 pour la gendarmerie nationale)», a fait savoir ce 1er juillet le ministère russe des Affaires étrangères, dans une réponse écrite à l'AFP. La diplomatie russe a précisé qu'une notification à ce sujet avait été envoyée au comité compétent du Conseil de sécurité de l’ONU.

Les autorités centrafricaine avaient annoncé en mai l'arrivée de ces hommes, mais leur déploiement effectif n'avait pas été officialisé.

Cet envoi porte à 1 135 le nombre d'instructeurs russes en Centrafrique, selon Moscou, qui a précisé qu'aucun d'entre eux ne prenait part directement aux opérations de combats contre «les groupes armés illégaux». «Compte tenu des souhaits des dirigeants centrafricains, ainsi que des affrontements incessants entre les troupes régulières de la RCA [République centrafricaine] et les rebelles, les spécialistes russes poursuivront leur travail en se fondant sur les besoins des autorités officielles de la RCA», a détaillé la diplomatie russe dans son message à l'agence de presse française.

La Russie considère qu'il est impossible de parvenir à un règlement durable du conflit en Centrafrique «sans qu'il y ait un soutien efficace aux autorités centrafricaines [...] qui vise à augmenter la capacité de combat des forces armées nationales et des forces de l'ordre».

Moscou dément des accusations de l'ONU

Cette annonce survient quelques jours après la publication d'un rapport annuel d'experts de l'ONU, qui accusent des instructeurs russes en Centrafrique d'avoir commis avec l'armée centrafricaine «des violations du droit humanitaire international». Le rapport en question évoque, entre autres, des «assassinats aveugles, des occupations d'écoles et des pillages à grande échelle y compris d'organisations humanitaires».

Ces allégations ont été qualifiées d'«infondées» par le représentant permanent de la Russie auprès des Nations Unies, Vassili Nébenzia. Lors d'un point presse le 30 juin, le diplomate a notamment déclaré : «Nous avons vu ce rapport, nous l'avons analysé et fait des commentaires, qui d'ailleurs ont été complètement ignorés. C'est toujours la même histoire : des accusations infondées, des preuves recueillies Dieu sait où, des témoins qui ne peuvent pas être identifiés, des photographies de gens blancs – dont on dit qu'ils sont russes, comme si tous les individus à la peau blanche étaient russes – et [retouchées] à l'aide de Photoshop.»

Vassili Nébenzia a également rappelé que Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, avait qualifié de mensonges les accusations visant des instructeurs militaires russes en République centrafricaine.