Emmanuel Macron s'est entretenu mercredi avec son homologue centrafricain Faustin-Archange Touadéra et a ordonné le survol du pays par des avions de chasse pour «marquer la condamnation par la France des tentatives de destabilisation», a indiqué l'Elysée.
Au cours de cet échange, le chef de l'Etat a condamné «les tentatives des groupes armés et de certains leaders politiques, dont [l'ex-président] François Bozizé, visant à faire obstruction à la mise en œuvre des accords de paix et à la tenue des élections» du 27 décembre, a précisé la présidence dans un communiqué.
Il a aussi «rappelé l'engagement constant de la France aux côtés des autorités centrafricaines et du peuple centrafricain pour contribuer aux efforts de stabilisation du pays».
Cette mission s’est déroulée ce jour-même et marque la condamnation par la France des tentatives de déstabilisation du pays
Dans ce pays très instable, des groupes armés occupent plus des deux tiers du pays, et ont lancé une offensive avant la présidentielle de dimanche dont le favori est Faustin-Archange Touadéra tandis que la candidature de François Bozizé a été invalidée.
L'Elysée a précisé que, «à la demande du président Touadéra et en accord avec la (force de l'ONU) Minusca», Emmanuel Macron avait «ordonné la réalisation d’une mission de survol du territoire centrafricain par des avions de chasse».
«Cette mission s’est déroulée ce jour-même et marque la condamnation par la France des tentatives de déstabilisation du pays», précise le communiqué, qui ne donne pas de détails.
Emmanuel Macron et Touadéra ont par ailleurs «salué et marqué leur soutien aux éléments de la Minusca, qui, aux côtés des forces armées centrafricaines, ont permis d’apporter une réponse de fermeté aux tentatives de déstabilisation du pays».
300 soldats français sur place
La France compte quelque 300 soldats en Centrafrique, qui mènent des actions de formation des forces armées nationales et assurent si nécessaire un appui à la Minusca, forte de 11 500 hommes.
En décembre 2013, après le coup d'Etat contre le président Bozizé et l'embrasement qui avait suivi, Paris avait déployé plus d'un millier de soldats de l'opération Sangaris, sous mandat de l'ONU, pour rétablir la sécurité. Sangaris, qui a compté jusqu'à 1 600 hommes, est restée en place jusqu'en 2016.
Le président Touadéra a reçu ces derniers jours des renforts militaires du Rwanda et de la Russie, qui a annoncé mardi avoir envoyé 300 instructeurs militaires supplémentaires.