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«Cessez-le-feu verbal» : les relations franco-turques «dans une phase de convalescence», selon Paris

Jean-Yves le Drian, ministre des Affaires étrangères, s'est félicité d'une «espèce de cessez-le-feu verbal» entre Paris et Ankara, dont la relation s'est avérée houleuse dernièrement. Une accalmie durable entre les deux alliés au sein de l'OTAN ?

Interrogé ce 18 juin sur BFMTV et RMC, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s'est réjoui d'une «phase de convalescence» des relations diplomatiques entre Paris et Ankara.

«Il y a une espèce de cessez-le-feu verbal. C'est déjà pas mal mais ce n'est pas suffisant», a-t-il déclaré lors de son interview, précisant néanmoins : «Le cessez-le-feu verbal, ça ne veut pas dire des actes et nous attendons de la Turquie des actes sur des sujets sensibles.»

«On va voir si le président Erdogan a changé plus que dans les mots, s'il a changé dans les actes», a poursuivi Jean-Yves Le Drian.

Paris se félicite d'«un climat apaisé» avec Ankara

Dans le contexte de relations particulièrement tendues entre les deux pays et leurs dirigeants respectifs, Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan se sont rencontrés le 14 juin à Bruxelles dans le cadre d'un Sommet de l'OTAN.

Selon Jean-Yves Le Drian, les deux pays alliés se sont notamment engagés à «travailler ensemble» sur des dossiers comme la Libye et la Syrie. Le ministre français a salué un «climat apaisé» et souligné que les membres de l'Alliance atlantique s'étaient par ailleurs engagés, lors de cette réunion, à «parler» ensemble en cas de «rivalités militaires potentielles». «C'est une grande nouveauté et je trouve que c'est un pas en avant», a noté le ministre.

«Nous allons commencer à travailler avec les Turcs sur la question libyenne, en particulier sur les milices parce qu'ils sont quand même des adeptes de la diffusion des milices en Libye», a souligné Jean-Yves Le Drian.

Les points de friction entre Paris et Ankara sont nombreux, comme en témoigne par exemple, au-delà du dossier libyen, l'incident survenu en juin 2020 en Méditerranée entre des bâtiments turc et français. La France avait alors dénoncé une manœuvre «extrêmement agressive» de la part de frégates turques en Méditerranée.

En octobre dernier, Recep Tayyip Erdogan avait aussi mis en cause la «santé mentale» d'Emmanuel Macron, l'accusant de mener une «campagne de haine» contre l'islam, parce qu'il avait défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet et pour son discours contre le «séparatisme» islamiste en France.