Ce 9 juin, lors des Conférences Primakov sur les nouveaux défis de l'ordre mondial se tenant à Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a réaffirmé «n’avoir ni grandes attentes ni illusions» quant à la première rencontre entre Vladimir Poutine et Joe Biden qui aura lieu le 16 juin. Le chef de la diplomatie russe a en effet estimé qu'il fallait «être deux pour danser le tango», alors que les Etats-Unis pourraient quant à eux «danser le breakdance».
Une «conversation honnête» pour apaiser les tensions croissantes entre Moscou et Washington
«Il est clair que la normalisation des relations russo-américaines, je le souligne une nouvelle fois, n'est possible que si les principes d'égalité, de respect mutuel et de non-ingérence dans les affaires intérieures de chacun sont respectés». Des éléments que Sergueï Lavrov estime importants dans l'optique d'«abaisser le niveau de confrontation entre [la Russie et les Etats-Unis]».
«Nous serons prêts à prendre part à une conversation aussi honnête», a poursuivi le chef de la diplomatie russe, avant de déclarer que Moscou était en faveur d'une «approche globale, de la prise en compte [...] de tous les facteurs, sans exception, qui affectent la stabilité stratégique». «Il s’agit ici des armes nucléaires et non nucléaires, offensives et défensives, de tout ce qui affecte la stabilité stratégique et qui doit faire l'objet d'un dialogue», a-t-il précisé.
Il faut être deux pour danser le tango. Et si quelqu'un danse le breakdance, ça sera probablement plus difficile
«Nous sommes intéressés par l'idée que ce sommet puisse déboucher sur des résultats positifs mais, comme on dit, il faut être deux pour danser le tango. Et si quelqu'un danse le breakdance, ça sera probablement plus difficile», a conclu le ministre russe.
Vladimir Poutine et Joe Biden se verront pour la première fois en tant que présidents à Genève le 16 juin, dans la foulée de la venue en Europe du président américain pour les sommets annuels de l'OTAN et du G7, dans un contexte de tensions croissantes entre les Etats-Unis et la Russie. Washington a sanctionné Moscou à plusieurs reprises, l'accusant d'ingérence dans les élections américaines, de piratages informatiques, de déplacement de troupes près de sa frontière avec l'Ukraine ou encore de répression visant l'opposant Alexeï Navalny. La Russie a répondu par de nombreuses contre-sanctions et depuis plusieurs semaines les deux puissances n'ont plus d'ambassadeurs dans leurs capitales respectives. Moscou accuse également l'OTAN de s'activer militairement aux frontières russes avec des déploiements de troupes et des exercices. Néanmoins, les rencontres préparatoires du sommet de Genève ont été jugées «constructives» des deux côtés, notamment le premier face à face en mai en Islande entre Sergueï Lavrov et son homologue américain Antony Blinken.