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«La Russie continuera d'exister» : Vladimir Poutine critique les sanctions américaines visant Moscou

En amont de sa première rencontre avec son homologue américain, le président russe s'est exprimé sur les relations mouvementées entre Moscou et Washington, qu'il a estimé «otages de considérations politiques internes aux Etats-Unis».

Lors d'une intervention le 4 juin auprès de responsables d'agences de presse dans le cadre du Forum économique de Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a déclaré que Washington était responsable de la détérioration des relations russo-américaines.

La Russie a existé, existe et continuera d'exister

«Ce n'est pas nous qui avons mis les relations russo-américaines dans leur état actuel. Nous n'avons pris aucune mesure en premier pour porter préjudice aux relations russo-américaines. Ce sont les Etats-Unis qui ont imposé et continuent d'imposer des sanctions contre nous, pour le moindre prétexte et même sans aucun prétexte, uniquement parce que nous existons ! Mais il faudra s'y faire : la Russie a existé, existe et continuera d'exister», a entre autres déclaré Vladimir Poutine en référence aux sanctions américaines visant son pays, auxquelles Moscou a répondu par des contre-sanctions, notamment via l'expulsion de diplomates. Depuis le mois d'avril, les deux pays n'ont ainsi plus d'ambassadeurs dans leurs capitales respectives.

Nous n'avons pas de désaccord avec les Etats-Unis, eux ont un seul désaccord : ils veulent endiguer notre développement, ils le disent publiquement

«Nous devons trouver un moyen de réguler nos relations [avec Washington]. Elles sont devenues otages de considérations politiques internes aux Etats-Unis», a affirmé le président russe, expliquant vouloir faire primer les intérêts fondamentaux entre les deux pays «au moins dans les domaines de la sécurité, de la stabilité stratégique et de la réduction des armes dangereuses».

«Nous n'avons pas de désaccord avec les Etats-Unis, eux ont un seul désaccord : ils veulent endiguer notre développement, ils le disent publiquement, et tout le reste [des tensions] découle de cette position», a encore déploré le chef d'Etat russe.

Un sommet Poutine-Biden le 16 juin

A une dizaine de jours de sa rencontre avec Joe Biden, dont il a espéré qu'elle se déroulerait dans «un esprit positif», Vladimir Poutine a affirmé vouloir aborder des questions où les deux pays ont des intérêts communs. «Questions qui sont assez nombreuses, et ce n'est déjà pas si mal», a souligné le président de la Russie. S'il a qualifié son homologue américain d'expérimenté et de pondéré, Vladimir Poutine a néanmoins confié ne pas attendre de cette rencontre «une percée».

«Nous ne nous faisons pas d'illusions et nous n'essayons pas de donner l'impression qu'il y aura une percée, des décisions historiques amenant des changements fondamentaux», avait pour sa part déjà déclaré, le 1er juin, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Nord Stream 2, accusations réciproques d'ingérence, dossier ukrainien... Les tensions russo-américaines ont ces dernières années été alimentées par plusieurs affaires. Washington a récemment soupçonné des hackeurs russes dans des cyberattaques ayant visé aux Etats-Unis le géant mondial de la viande JBS et l'opérateur d'un immense oléoduc américain. Ce 4 juin, Vladimir Poutine a assuré que Moscou n'était pas derrière ces attaques, évoquant des accusations «absurdes» : «Les services américains compétents doivent trouver l'extorqueur. Ce n'est certainement pas la Russie», a-t-il enjoint auprès de la chaîne Pervy Kanal.