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Le fossé se creuse entre une frange de la société allemande et son gouvernement

Alors que les migrants ne cessent de chercher refuge en Allemagne, le mouvement Pegida, condamnant la politique d’ouverture de Merkel, regagne en popularité. Le chef de la police appelle à la construction de clôtures le long des frontières du pays.

Le président de l’Union de la police allemande Rainer Wendt a appelé dimanche à la construction de clôtures le long des frontières du pays pour arrêter l’afflux des migrants. D’après lui, les autres pays européens devraient suivre cet exemple.

«Si nous fermons les frontières de cette manière, l’Autriche fermera sa frontière avec la Slovénie. C’est exactement l’effet dont nous avons besoin», a expliqué Wendt dans une interview au quotidien Welt am Sonntag, insistant sur le fait que l’adoption de telles mesures étaient vitales pour le pays.

Cependant, ces commentaires s’opposent à l’avis du gouvernement allemand qui a fermement condamné la décision des autorités hongroises de construire des clôtures pour empêcher les réfugiés de mettre pied sur leur territoire.

Des sociétés allemandes avaient même refusé de vendre du fil de fer barbelé à destination de la clôture hongroise en dépit de l’important manque à gagner, indiquant que cela pouvait blesser ou même causer la mort de migrants innocents.

Dans le même temps, le mouvement d’extrême droite Pegida, qui dénonce la politique d'asile généreuse menée par la chancelière allemande vis-à-vis des réfugiés, monte en puissance parmi le peuple. Profitant de la situation, les manifestations régulièrement organisées par ce mouvement anti-islam allemand rassemblent de plus en plus de monde.

Ainsi, habité d’une motivation raciste, un homme a blessé samedi quatre personnes à l’arme blanche, dont Henriette Reker, une politicienne locale impliquée dans l’aide aux réfugiés, et proche de l’Union chrétienne-démocrate, le parti d’Angela Merkel. Lors de l’investigation menée sur cette affaire, les forces de l’ordre locales ont également précisé que l’agresseur aurait admis avoir été actif «dans les milieux d’extrême droite».