Le nombre d’attaques et d’assassinats ne baisse pas : deux hommes ont ouvert le feu dimanche soir dans la gare routière de la ville israélienne de Beersheba faisant plusieurs blessés et un mort. Un des deux agresseurs à avoir ouvert le feu a été abattu par la police alors que l’autre n’est que blessé.
Attention : les images de cette vidéo peuvent heurter la sensibilité de certains spectateurs.
Les blessés ont tout de suite été hospitalisés, deux se trouveraient dans un état grave. Selon des sources médicales, dix personnes ont été conduites dans l’unité de soins intensifs et l'une d'elles a été déclarée morte dès son arrivée.
Plus tôt dans la journée trois Palestiniens ont été tués à Hebron, dans le sud de la Cisjordanie, un autre à Jérusalem, alors que le cinquième a trouvé la mort au poste de contrôle israélien de Qalandian, selon les autorités israéliennes.
Cette escalade meurtrière a commencé au début du mois d’octobre et a déjà causé sept morts chez les Israéliens et 43 parmi les Palestiniens – tous victimes de la violence dans les rues. Ces attaques ont lieu presque quotidiennement, surtout à Jérusalem.
Les attaques se produisent même dans les transports en commun – mardi, deux arabes sont montés dans un bus et ont ouvert le feu sur les passagers. Les habitants vivent désormais dans la peur constante. Les bus et les rues de Jérusalem sont beaucoup moins animées qu’à l’habitude à cause de la soi-disant «intifada des couteaux».
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«Honnêtement, je n’ai pas peur, mais je prie chaque fois que je sors de chez moi», a confié une habitante dans une interview à RT. Les habitants prennent des mesures de sécurité ; par exemple une femme de 63 ans rencontrée dans la rue révèle qu’elle ne se sépare jamais de son spray au gaz poivré lorsqu’elle sort à l’extérieur.
Sur fond de tensions, la police israélienne a entamé la construction d'un mur de béton présenté comme temporaire à Jérusalem-Est. Il a pour but de séparer Jabal Moukabber, d'où sont originaires certains des auteurs des récentes attaques anti-israéliennes, de la colonie juive d'Armon Hanetsiv.
Le mur, qui doit atteindre 300 mètres de long selon une porte-parole municipale, doit séparer Jabal Moukabber, d'où sont originaires certains des auteurs des récentes attaques anti-israéliennes, du quartier de colonisation juive d'Armon Hanetsiv.
Benyamin Netanyahou accuse les Palestiniens, mais les manifestations les soutiennent
Israël pointe du doigt les Palestiniens : pour son Premier ministre ce sont eux qui ravivent les tensions. «Nous constatons une tentative d’enfièvrement de la violence, basée sur des fausses accusations envers nous concernant le mont du Temple et des prétendues exécutions des civils innocents. […] Ils ne nous attaquent pas parce qu’ils veulent la paix ou ne veulent pas de la paix, mais car ils ne nous veulent pas ici», a-t-il assuré. Mais Benyamin Netanyahou n’entend pas quitter les positions israéliennes.
Malgré les commentaires anti-palestiniens, beaucoup de monde dans la région estime qu’il faut plutôt penser à une solution que faire de beaux discours. Des colons israéliens et des Palestiniens ont marché ensemble à Jérusalem, appelant à la paix entre leurs nations.
La crise dans la région a également causé des inquiétudes partout dans le monde. Des centaines de militants pro-palestiniens sont descendus dans les rues de Paris, de Londres, Toronto et Téhéran de contre les actions d’Israël.
«La responsabilité politique est sur Israël»
Les mesures renforcées mises en places par Tsahal n’aideront pas à réduire les tensions, estime le politologue israélien Ofer Cassif. Pour lui, «l’obstacle le plus important c’est le gouvernement israélien» qui ne veut pas négocier la situation avec les autorités palestiniennes. «Les deux parties tuent […] mais la responsabilité politique est sur Israël», souligne l’expert.
Mais quelle est la solution ? D’après Ofer Cassif, c’est de cesser l’occupation des territoires palestiniens. Cette situation «ne peut pas être arrêtée par des clôtures, des balles ou des couteaux». «La seule résolution possible du conflit ce sont par des négociations, que la partie palestinienne souhaite tenir depuis bien longtemps», est persuadé le politologue.