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Vaccins AstraZeneca : l'UE n'a «pas renouvelé la commande après juin», selon Thierry Breton

Le commissaire européen a fait savoir que l'UE n'avait «pas renouvelé la commande après juin» avec AstraZeneca pour la fourniture de vaccins contre le Covid-19, alors que la Commission européenne a lancé une action en justice contre le laboratoire.

Intervenant sur l'antenne de France Inter le 9 mai, le commissaire européen Thierry Breton a annoncé que l'Union européenne (UE) n'avait «pas renouvelé la commande après juin» du vaccin contre le Covid-19 d'AstraZeneca. L'exécutif européen a récemment lancé des poursuites judicaires contre le laboratoire anglo-suédois, accusé par Bruxelles de n'avoir pas respecté les délais de livraisons de ses vaccins contre le Covid-19.

«Nous n'avons pas renouvelé la commande après juin. On verra ce qui se passera», a expliqué Thierry Breton.

Il a ajouté que, selon lui, les problèmes d'approvisionnement en Europe étaient «derrière nous». «On va fabriquer 3 milliards de vaccins par an [...] L'Europe est devenue le premier continent du monde en matière de fabrication vaccinale en moins de 10 mois», a-t-il assuré.

La Commission attaque AstraZeneca

La Commission européenne a annoncé le 26 avril une action en justice contre le groupe pharmaceutique AstraZeneca en lien avec les retards affichés par le laboratoire anglo-suédois dans ses livraisons de vaccins à l'UE.

«Les termes du contrat n'ont pas été respectés et l'entreprise n'a pas été en position de mettre en œuvre une stratégie fiable afin d'assurer des livraisons en temps et en heure», a fait savoir un porte-parole de l'exécutif européen cité par l'AFP. Il a ajouté que cette procédure avait été lancée le 23 avril «au nom de la Commission comme au nom des vingt-sept Etats membres, unanimes dans leur soutien à cette procédure».

Dans un communiqué mis en ligne le 26 avril, AstraZeneca a jugé «sans fondement» l'action en justice contre le groupe et promis de «fermement se défendre». Dans le document, la firme affirme avoir «complètement respecté» les engagements contractés avec Bruxelles et dit espérer avoir «l'occasion de régler ce différend le plus tôt possible».

Le torchon brûle depuis plusieurs mois déjà entre l'UE et le groupe pharmaceutique soutenu par des subventions britanniques. Il est notamment reproché à AstraZeneca d'avoir livré en priorité sa production au Royaume-Uni. En mars, la société anglo-suédoise a été mise en demeure par Bruxelles d'honorer son contrat, alors qu'elle n'aurait livré que 30,12 millions de doses aux pays de l'UE, qui prévoyaient d'en recevoir 120 millions.

Pour rappel, l'affaire s'est déroulée dans un contexte post-Brexit, certains dirigeants européens ayant ouvertement exprimé leur défiance vis-à-vis du vaccin britannique. Ainsi, le jour où l'Agence européenne des médicaments (EMA) approuvait, le 29 janvier, l'utilisation du vaccin Oxford-AstraZeneca pour tous les groupes d'âge dans l'UE, le président français Emmanuel Macron affirmait de son côté qu'il était «quasi-inefficace pour les personnes de plus de 65 ans», comme le relevait la BBC début février. Ironie du sort, le chef d'Etat français reconnaît désormais avoir «des difficultés pour convaincre sur l’AstraZeneca».