International

La Commission européenne confirme avoir lancé une action en justice contre AstraZeneca

L'exécutif européen a ouvert une procédure judiciaire contre AstraZeneca, compte tenu des plaintes de plusieurs pays de l'UE liées aux retards de livraisons du laboratoire.

La Commission européenne a annoncé le 26 avril lancer une action en justice contre le groupe pharmaceutique AstraZeneca en lien avec les retards affichés par le laboratoire anglo-suédois dans ses livraisons de vaccins à l'Union européenne (UE).

«Les termes du contrat n'ont pas été respectés et l'entreprise n'a pas été en position de mettre en œuvre une stratégie fiable afin d'assurer des livraisons en temps et en heure», a fait savoir un porte-parole de l'exécutif européen cité par l'AFP. Il a ajouté que cette procédure avait été lancée le 23 avril «au nom de la Commission comme au nom des vingt-sept Etats membres, unanimes dans leur soutien à cette procédure».

«Ce qui nous importe dans cette affaire, c'est de nous assurer qu'il y ait une livraison rapide d'un nombre suffisant de doses auxquelles les citoyens européens ont droit, et qui nous avaient été promises sur la base du contrat», a ajouté le porte-parole.

Dans un communiqué mis en ligne le 26 avril, AstraZeneca a jugé «sans fondement» l'action en justice contre le groupe et a promis de «fermement se défendre». Selon le document, la firme a «complètement respecté» les engagements contractés avec Bruxelles et assure espérer avoir «l'occasion de régler ce différend le plus tôt possible».

Le torchon brûle depuis plusieurs mois déjà entre l'UE et le groupe pharmaceutique soutenu par des subventions britanniques. Il est notamment reproché à AstraZeneca d'avoir livré en priorité sa production au Royaume-Uni. En mars, la société anglo-suédoise a été mise en demeure par Bruxelles afin d'honorer son contrat, alors qu'elle n'aurait livré que 30,12 millions de doses aux pays de l'UE, qui prévoyaient d'en recevoir 120 millions.

Pour rappel, l'affaire s'est déroulée dans un contexte post-Brexit, certains dirigeants européens ayant ouvertement exprimé leur défiance vis-à-vis du vaccin britannique. Ainsi, le jour où l'Agence européenne des médicaments (EMA) approuvait, le 29 janvier, l'utilisation du vaccin Oxford-AstraZeneca pour tous les groupes d'âge dans l'UE, le président français Emmanuel Macron affirmait de son côté qu'il était «quasi-inefficace pour les personnes de plus de 65 ans», comme le relevait la BBC début février. Ironie du sort, le chef d'Etat français reconnaît désormais avoir «des difficultés pour convaincre sur l’AstraZeneca».