France

Retards de livraisons d'AstraZeneca : l'UE va-t-elle engager une procédure judiciaire ?

L'exécutif européen envisagerait l'ouverture d'une procédure judiciaire contre AstraZeneca, compte-tenu des plaintes de plusieurs pays de l'UE liées aux retards de livraisons du laboratoire.

Selon cinq diplomates européens cités ce 22 avril par le média américain Politico, la Commission européenne serait sur le point de lancer une procédure judiciaire contre le groupe pharmaceutique AstraZeneca, dans le cadre des retards affichés par le laboratoire anglo-suédois dans ses livraisons de vaccins à l'Union européenne.

Une information confirmée quelques heures plus tard par l'AFP qui évoque des «sources européennes».

«Deux des diplomates ont indiqué qu'une date limite avait été fixée à la fin de cette semaine», rapporte le média en ligne selon qui la procédure judiciaire viserait à «obliger AstraZeneca à fournir les doses prévues dans son contrat avec l'UE». L'AFP précise toutefois que pour le moment «tous les Etats membres ne sont pas d'accord» concernant la nécessité d'une procédure de justice.

Le torchon brûle depuis plusieurs mois déjà entre l'UE et le groupe pharmaceutique soutenu par des subventions britanniques. Il est notamment reproché à AstraZeneca d'avoir livré prioritairement sa production au Royaume-Uni. En mars, la société anglo-suédoise a été mise en demeure par Bruxelles afin d'honorer son contrat, alors qu'elle n'aurait livré que 30,12 millions de doses aux pays de l'UE, qui prévoyaient d'en recevoir 120 millions. 

Pour rappel, l'affaire s'est déroulée dans un contexte post-Brexit où certains dirigeants européens ont ouvertement exprimé leur défiance vis-à-vis du vaccin britannique. Ainsi, le jour où l'Agence européenne du médicament (EMA) approuvait, le 29 janvier, l'utilisation du vaccin Oxford-AstraZeneca pour tous les groupes d'âge dans l'UE, le président français Emmanuel Macron affirmait de son côté qu'il était «quasi-inefficace pour les personnes de plus de 65 ans», comme le relevait la BBC début février. Ironie du sort, le chef d'Etat français reconnaît désormais avoir «des difficultés pour convaincre sur l’AstraZeneca».