Les indépendantistes écossais sont arrivés en tête des élections pour le parlement local en remportant 64 sièges, juste sous la majorité absolue de 65 sièges, leur permettant de remporter un quatrième mandat à la tête de cette nation britannique.
Selon les résultats rendus publics le 8 mai, les Verts, également en faveur d'une séparation du Royaume-Uni, remportent huit sièges, permettant la formation d'une majorité en faveur de l'indépendance, tandis que les conservateurs de Boris Johnson arrivent en deuxième position avec 31 députés envoyés au Parlement d'Holyrood, à Edimbourg.
«Le peuple d'Ecosse a voté pour donner aux partis pro-indépendance une majorité au Parlement écossais», s'est félicitée Nicola Sturgeon devant ses partisans.
Elle a assuré qu'il n'y avait «tout simplement aucune justification démocratique pour Boris Johnson, ou pour quiconque, à chercher à bloquer le droit du peuple écossais de choisir son propre avenir». «C'est la volonté de ce pays», a-t-elle martelé, avertissant que toute tentative des conservateurs de bloquer l'organisation d'un nouveau vote les placerait «en opposition directe avec la volonté du peuple écossais et démontrerait que le Royaume-Uni n'est pas un partenariat entre égaux».
La Première ministre écossaise a ainsi enjoint Boris Johnson de ne pas s'opposer à la «volonté» du peuple écossais en faveur d'un référendum d'autodétermination.
Boris Johnson, qui a le dernier mot pour autoriser ou non ce référendum, s'y oppose fermement, estimant qu'une telle consultation ne peut se produire «qu'une fois par génération». Lors du référendum de 2014, 55% des électeurs avaient rejeté l'indépendance. «Un référendum dans le contexte actuel est irresponsable et imprudent», a répété le Premier ministre britannique au quotidien The Telegraph. Il a cependant félicité Nicola Sturgeon pour sa victoire et l'a invitée à une réunion avec le gouvernement britannique pour évoquer les «défis communs» comme la reprise économique après la pandémie.
«Je crois passionnément que les intérêts des gens à travers tout le Royaume-Uni, et en particulier en Ecosse, sont mieux servis quand nous travaillons ensemble», a écrit le Premier ministre britannique dans une lettre communiquée par ses services.
Le SNP estime cependant que le Brexit a changé la donne, les Ecossais ayant voté à 62% pour rester dans l'Union européenne.
Deux jours après le «Super jeudi» d'élections locales au Royaume-Uni, les résultats sont parvenus progressivement. En Angleterre, ils sont pour l'instant positifs pour les conservateurs au pouvoir, qui ont gagné du terrain dans les régions désindustrialisées et acquises au Brexit du nord et même conquis le bastion travailliste d'Hartlepool qui avait toujours voté Labour en près de 50 ans.
Premières sanctions au Labour
Le Parti travailliste est en pleine introspection après la cinglante défaite d'Hartlepool qui a laissé son chef Keir Starmer «amèrement déçu». Appelé à une remise en question, il a promis qu'il ferait «tout ce qui est possible» pour regagner la confiance des électeurs. Selon l'agence de presse PA, Angela Rayner, le numéro deux du Labour britannique, a été renvoyée de son poste de responsable des élections au sein du parti.
Les travaillistes peuvent toutefois se targuer de très bons résultats au Pays de Galles où le Labour gallois obtient 30 des 60 sièges du parlement local, contre 16 pour les conservateurs, ce qui lui permet de se maintenir au pouvoir.
Dans le nord de l'Angleterre, la travailliste Joanne Anderson, 47 ans, est la première femme noire élue à la mairie de Liverpool. Le Labour a aussi enregistré des victoires importantes dans le Grand Manchester et dans la région de Liverpool.
A Londres, le travailliste Sadiq Khan, devenu en 2016 le premier maire musulman d'une grande capitale occidentale, est donné favori pour un deuxième mandat face à son principal adversaire, le conservateur Shaun Bailey, mais les résultats attendus ce 8 mai au soir s'annoncent plus serrés que prévu.