L’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), une fédération internationale de syndicats, a déposé une plainte contre la FIFA auprès du secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) de Suisse. Le Qatar violerait, selon l’IBB, les droits de l’Homme des ouvriers qui travaillent à la construction des infrastructures du Mondial 2022.
En Suisse, le Seco est chargé de vérifier l’application des principes directeurs de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Selon sa porte-parole, la réclamation serait donc «bien-fondée» puisqu’elle concernerait l’un de ces principes, à savoir le respect des droits de l’Homme. Elle a toutefois précisé qu’un «examen approfondi» devait encore être mené afin de déterminer s’il y avait bien eu violation, dans quel cas les autorités suisses pourraient engager une procédure de médiation avec le Qatar.
La Coupe du Monde 2022 avait été attribuée à la monarchie en 2010 par un vote de la FIFA. En 2013, le quotidien anglais The Guardian avait publié une enquête sur les conditions des travailleurs des chantiers du Qatar. Il y avait notamment fait état de «travail forcé». Le directeur de l’ONG Anti-Slavery International, qui milite contre l’esclavage contemporain, avait déclaré à l’époque : «ces conditions de travail et le nombre étonnant de morts de travailleurs vulnérables vont au-delà du travail forcé, et s’apparentent à une vieille forme d’esclavage, où les êtres humains sont traités comme des objets».