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Zelensky charge son administration de contacter le Kremlin pour évoquer une réunion avec Poutine

Le président ukrainien a demandé à son administration de contacter l'administration russe en vue de l'organisation d'une rencontre avec Vladimir Poutine. Moscou s'y dit favorable, à condition que le sujet porte sur les relations bilatérales.

«Je pense que tout se met en place pour que cette réunion ait lieu. J’ai déjà chargé le directeur du Bureau du président Andreï Iermak de contacter l’administration du président Poutine pour qu’ils trouvent un terrain d’entente, et définissent une date et un lieu où nous pourrions nous rencontrer», a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky le 26 avril, cité par l'agence Interfax, ouvrant un peu plus la voie à une rencontre entre les deux hommes d'Etat.

La prise de parole du président ukrainien intervient alors que les deux dirigeants ont tous deux récemment proposé la tenue d'une telle réunion, sans que l'on sache pour le moment où elle se déroulera... ni si elle se déroulera, les deux parties semblant entretenir une vision différente de l'objet de la rencontre. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par Sputnik, a ainsi rappelé le 26 avril qu'aucune information précise sur le jour et le lieu d'une éventuelle rencontre n'était pour le moment disponible.

Une situation sous tension à la frontière russo-ukrainienne

Si Volodymyr Zelensky avait de son côté proposé le 20 avril une rencontre avec son homologue russe dans le Donbass, en proie à un conflit armé entre les rebelles et les forces de Kiev depuis 2014, Vladimir Poutine lui avait répondu le 22 avril qu'il était prêt à le recevoir «à n'importe quel moment» à Moscou. «S'il s'agit de parler des relations bilatérales, alors bien sûr, nous sommes prêts à accueillir à Moscou le président ukrainien à n'importe quel moment opportun pour lui», avait-il déclaré.

Ce 27 avril en conférence de presse, Dmitri Peskov a en outre souligné que le président ukrainien avait fait part de son souhait que la réunion porte «précisément» sur la question du Donbass. «Ce n’est pas vraiment conforme à la vision du président russe du contenu de ce type de contacts», a-t-il commenté, ajoutant : «Ce dialogue ne peut donc pas avoir pour base les objectifs de résolution du conflit dans le sud-est de l’Ukraine. La Russie n’est pas partie à ce conflit. Moscou est persuadé que la seule mesure correcte pour le règlement est la mise en œuvre des dispositions de l'ensemble des mesures de Minsk et l’établissement d’un dialogue direct avec les représentants et l’administration des deux républiques autoproclamées.»

Alors que les heurts se multiplient dans le Donbass entre les forces gouvernementales et les rebelles ukrainiens, Kiev se montre particulièrement inquiet concernant des mouvements de troupes russes de l'autre côté de sa frontière orientale, et en appelle à l'OTAN, avec laquelle des exercices conjoints doivent être menés très prochainement. De son côté, Moscou assure ne menacer personne et rappelle être en droit de disposer de ses troupes comme il l'entend sur son propre territoire. La Russie dénonce en outre des «provocations» de Kiev concernant la situation dans l'est de l'Ukraine et des activités «menaçantes» de l'OTAN à proximité des frontières russes.

Si le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a annoncé, ce 22 avril, qu'il avait décidé de «mettre fin aux opérations de vérification dans les districts militaires sud et ouest», dans le cadre desquelles des exercices militaires avaient lieu en mer Noire, il a précisé qu'il suivrait néanmoins «de près le transfert de forces de [l'OTAN] vers la zone des exercices planifiés Defender Europe – 2021». Sergueï Choïgou a en outre rapporté que des centres accueillant des troupes et du matériel de l'OTAN avaient été mis en place dans plusieurs pays européens, dont  la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie.