Prise de parole dans un contexte de crise. Alors qu'un tiers des contaminations au coronavirus sont aujourd'hui recensées en Inde, le Premier ministre Narendra Modi a exhorté les citoyens à se faire vacciner dans une allocution diffusée à la radio le 25 avril.
«Nous étions confiants, notre moral était bon après avoir réussi à contrer la première vague [épidémique], mais cette tempête a secoué la nation», a-t-il déclaré.
Le 24 avril, 2 624 décès ont été attribués à la maladie en 24 heures dans le pays, portant le bilan à plus de 190 000 morts depuis le début de la pandémie.
Les experts, qui estiment que le nombre de contaminations pourrait être en réalité plus élevé, attribuent cette nouvelle vague sur le sol indien à une «double mutation» du virus et à des événements de masse, comme la fête religieuse hindoue Khumb Mela qui a rassemblé des millions de pèlerins.
Le gouvernement est accusé par ses détracteurs d'avoir baissé la garde en laissant ces événements se tenir quand le nombre de cas est tombé en-dessous du seuil des 10 000 contaminations par jour, et de ne pas avoir renforcé le système de santé. Désormais, les hôpitaux des principales villes du pays sont saturés à tel point que les patients se massent à l'extérieur, a rapporté l'agence Reuters. Le gouvernement central a mis en place des trains spéciaux pour acheminer des réserves d'oxygène vers les villes les plus touchées. Il a également exhorté les industriels à accélérer la production d'oxygène et des médicaments qui font défaut.
L'armée de l'air indienne a également été mise à contribution pour acheminer de l'oxygène et d'autres produits à travers le pays. Lucknow, dans l'Etat de l'Uttar Pradesh (Nord), est l'une des villes les plus touchées et les hôpitaux et crematoriums y sont submergés, rapporte l'AFP.
Prolongement du confinement à New Delhi
Le ministre en chef de Delhi Arvind Kejriwal a annoncé un prolongement du confinement dans la capitale alors que ce dernier devait se terminer le 26 avril. «Un confinement était la dernière arme dont nous disposions contre le coronavirus, mais avec l'augmentation si rapide du nombre de cas nous devions l'utiliser», a-t-il justifié.
Les autorités s'attendent à un pic de l'épidémie à la mi-mai avec environ un demi-million d'infections par jour, selon le journal The Indian Express cité par Reuters.
Les décisions américaines pointées du doigt
«Nos pensées vont au peuple indien au milieu de la terrible épidémie de Covid-19», a twitté le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, qui a en outre annoncé «un soutien supplémentaire au peuple indien» sur Twitter.
Mais les Etats-Unis ont été pointés du doigt en Inde pour leur contrôle des exportations de matières premières nécessaires à la production des vaccins, via la Loi sur la production de Défense (DPA) et un embargo sur les exportations mis en place par les Etats-Unis en février pour sécuriser leur propre production, ce qui aurait contribué à l'aggravation de la crise en Inde.
Le Serum Institute of India (SII), le plus grand fabricant de vaccins au monde, a exhorté ce mois-ci Joe Biden à lever l'embargo sur les exportations américaines de matières premières, qui nuit à sa production de vaccins AstraZeneca.
Le variant indien du virus a lui déjà été détecté en Europe, que ce soit en Belgique, en Suisse ou encore en Grèce