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Le Drian juge Poutine «encombrant» et «parfois dangereux» mais veut maintenir le dialogue

Jean-Yves Le Drian s'est exprimé sur sa vision des relations que Paris devrait entretenir avec Moscou. Se félicitant des sanctions antirusses prises dans le cadre de l'affaire Navalny, le ministre a dit vouloir continuer de parler avec la Russie.

Lors de son passage sur France 2 le 22 avril, Jean-Yves Le Drian a évoqué une «triple dérive» de la Russie, une «dérive autoritaire interne» avec l'affaire Navalny pour laquelle il a défendu une politique de sanctions à l'encontre de Moscou ; une «dérive d'ingérence» en prêtant à la Russie l'intention de «porter atteinte» aux fonctionnements démocratiques occidentaux ; et enfin, une «dérive externe d'intimidation, de provocation», vis à vis de l'Ukraine.

Il faut qu'on continue à se parler, c'est notre voisin : il est assez encombrant mais il est toujours là

«Il arrive dans la vie d'avoir des voisins récalcitrants ou intempestifs», a notamment déclaré le ministre des Affaires étrangères. «[Vladimir Poutine] a des dérives mais il faut qu'on continue à se parler, c'est notre voisin : il est assez encombrant mais il est toujours là», a affirmé le ministre français des Affaires étrangères à l'égard du président russe qu'il a également qualifié de «parfois dangereux». Estimant qu'une action militaire russe contre l'Ukraine était peu probable, le chef de la diplomatie française a reproché à Moscou de «masser ses troupes aux portes de l'Ukraine».

Le 2 avril, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait précisé que les mouvements de troupes russes à l'intérieur du territoire national étaient une mesure nécessaire «pour assurer la sécurité [des] frontières [russes]». Il avait notamment évoqué «une activité croissante des forces armées de pays membres de l’OTAN, d’autres alliances et de pays indépendants [...] constatée le long de la frontière de la Russie».

Pour rappel, la Russie reproche de son côté à Kiev des provocations sur le front et accuse Washington ainsi que l'OTAN de vouloir transformer l'Ukraine en «poudrière»

Pour sa part, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell s'est récemment livré à une spéculation sur le nombre de soldats russes mobilisés à l'ouest du pays. Mais, alors qu'il avait avancé le chiffre de 150 000 soldats russes à la frontière ukrainienne, sans préciser sa source, le chiffre a par la suite été revu à la baisse dans une retranscription de son intervention dont l'estimation est descendue à 100 000 hommes, sans plus de précision sur la provenance de ces données.