Dans un contexte marqué par des tensions entre l'Occident et Moscou, Vladimir Poutine a brièvement évoqué les questions internationales lors de son discours annuel devant l'Assemblée fédérale. Il a comparé les multiples attaques dont fait l'objet la Russie, émanant notamment des gouvernement occidentaux, à une «sorte de sport».
Livre de la jungle et «ligne rouge»
«Certains pays ont pris une habitude indécente : pour la moindre raison – et le plus souvent sans la moindre raison – ils bousculent la Russie», a remarqué le président russe, estimant que cela était devenu «une sorte de sport».
Jugeant que son pays faisait preuve d'une «réserve exemplaire» en ne répondant «pas du tout, non seulement aux activités inamicales, mais aussi à la flagrante impudence», il a souligné : «Nous souhaitons avoir de bonnes relations avec tous les participants aux échanges internationaux.»
C'est alors que Vladimir Poutine a cité le Livre de la jungle de Rudyard Kipling : «Ils bousculent la Russie, ici et là, sans la moindre raison. Bien évidemment, autour d’eux, tout comme autour de Shere Khan, fayotent de petits chacals, exactement comme Kipling l’a décrit. Ils hurlent en chœur pour plaire à leur souverain.»
Emettant le souhait que personne ne franchisse la «ligne rouge», il a promis une réponse «asymétrique, rapide et dure» en cas d'attaque. Le président russe a également dénoncé les «sanctions illégales» et «politiquement motivées», qu'il a assimilées aux «tentatives grossières des uns d’imposer leur volonté aux autres par la force».
Vladimir Poutine a néanmoins invité à un dialogue mondial en vue d'une stabilité stratégique permettant d'éviter les conflits, soulignant que l'intérêt de la Russie était «la paix et la sécurité» mondiales.
Poutine dénonce le silence occidental sur le coup d'Etat en Biélorussie
Le dirigeant russe a ensuite pointé du doigt un deux poids deux mesures entre les réactions occidentales en série sur le dossier ukrainien et le silence des mêmes pays sur la tentative de coup d'Etat récemment déjouée contre le président biélorusse Alexandre Loukachenko.
«Il est caractéristique que de tels actes scandaleux ne soient pas condamnés par l’Occident dans son ensemble. On dirait que personne ne le remarque. Tout le monde se comporte comme si rien ne se passait», a-t-il poursuivi, dénonçant un projet d'«attentat».
Deux citoyens biélorusses – dont l'un dispose de la double nationalité américaine – ont récemment été interpellés à Moscou par le FSB. Selon les autorités biélorusses, ils planifiaient un «coup d'Etat» et l'assassinat du président Alexandre Loukachenko. «Nous avons découvert le travail de services de renseignement clairement étrangers, très probablement la CIA, le FBI», avait ainsi fait savoir le 18 avril Alexandre Loukachenko dans une vidéo diffusée par la présidence.