Ce 21 avril, le chef d'Etat russe tient son discours devant l'Assemblée fédérale – les deux chambres du Parlement russe réunies. Un exercice annuel dont Vladimir Poutine profite pour faire des annonces importantes, comme cela avait été le cas l'année dernière avec la proposition d'une vaste réforme constitutionnelle, ou en 2018 avec la présentation des nouvelles armes développées par la Russie.
Ce discours est cette année particulièrement attendu tant les récentes tensions en Ukraine, la crise diplomatique avec la République tchèque ou l'affaire Alexeï Navalny agitent l'agenda international.
Cependant, le discours devant l'Assemblée fédérale est surtout l'occasion pour le chef de l'Etat russe d'annoncer les grands axes de sa politique intérieure, notamment en matière de questions économiques et sociales. Si les thèmes abordés par le président lors de son discours sont tenus secrets, Vladimir Poutine en a lui-même donné quelques indices le 19 avril lors d'une visioconférence avec des ministres. Les projets d'infrastructure et la politique sociale ont été ainsi évoqués : «Il faut que le résultat soit maximal en termes de développement économique, de soutien aux entreprises, de soutien aux personnes, en particulier à ceux qui ont besoin de l’appui de l’État», a commenté Vladimir Poutine.
Dans le même esprit son porte-parole Dmitri Peskov a expliqué que le discours du président s'inscrirait dans l'agenda post-Covid. Selon lui, le pays, qui sort tout juste de la grave crise sanitaire, est confronté à un ralentissement de la croissance économique, et le président russe devrait donner les orientations de sa politique pour remédier à cette situation et stimuler le développement.
Certains députés disent en outre attendre du président une réponse claire aux questions soulevées par la situation internationale. Interrogée par le média russe gazeta.ru, la première vice-présidente du comité de la Douma d'État Irina Gousseva a fait savoir qu'elle s'attendait à ce que le président russe affirme que son pays n'avait déclaré la guerre à personne et que la sécurité de la Russie était assurée. «Les gens posent beaucoup de questions, il n'y a que le président, en tant que garant de la paix et de la stabilité, pour rassurer les gens qui veulent entendre des commentaires sur la politique étrangère», a-t-elle déclaré.