Jean-Luc Mélenchon voue une véritable passion à l'Amérique latine et il le fait savoir. Proche de la gauche latino-américaine, le chef de file de la France insoumise est actuellement en Bolivie, répondant à une invitation à participer à la Journée mondiale de la Terre au Parlement bolivien le 22 avril.
«Il est aussi invité par le président du Parlement de la communauté andine dans le cadre de la campagne mondiale menée en ce moment pour la licence libre sur les vaccins contre le Covid-19», expliquent la députée Mathilde Panot et le chef de la délégation européenne de LFI Manuel Bompard dans une tribune pour prendre sa défense suite à des attaques de la part de députés LREM.
Avant de se rendre en Bolivie, Jean-Luc Mélenchon était en Equateur, où il est arrivé le 11 avril alors qu'avait lieu ce jour-là l'élection présidentielle où son candidat favori, l'économiste de gauche Andrés Arauz, a finalement perdu contre l'ex-banquier libéral-conservateur Guillermo Lasso.
Dans une vidéo postée sur son compte Youtube, le tribun de la gauche française a expliqué sa démarche. «J'aime beaucoup ce pays [l'Equateur] et je suis très lié aux dirigeants politiques de gauche avec lesquels je suis certainement le plus en phase sur ce continent», dit-il notamment concernant l'ex-président Rafael Correa et le candidat Andrés Arauz. «J'appartiens à une tradition où l'internationalisme était quelque chose de permanent et qui aujourd'hui s'est beaucoup perdu», ajoute-t-il. «Je pense que l'Amérique latine reste le seul lieu du monde où la chaîne de la contrainte sous les politiques néolibérales a craqué, donc tout ce qu'ils font m'intéresse, nous intéresse», plaide-t-il encore.
«Il faut apprendre de ce que font les Latino-américains»
Le déplacement en Amérique latine de Jean-Luc Mélenchon a été la cible des critiques de plusieurs députés de la majorité. La macroniste Aurore Bergé avait notamment pointé «l'indécence» de «l'escapade en Amérique du Sud» du candidat de LFI à la présidentielle, en pleine recrudescence de la crise du Covid-19. Critique reprise par les députés LREM Roland Lescure et Bruno Millienne.
Mais les défenseurs du leader de la France insoumise assurent que «tout ce que fait Jean-Luc Mélenchon respecte scrupuleusement les règles établies par les gouvernements français, équatorien et bolivien». «Il se trouve dans deux pays où la circulation actuelle du virus est inférieure à la France. Et qui ont fermé leurs frontières avec le Brésil», estiment Mathilde Panot et Manuel Bompard. Selon eux, «comme à chaque fois que Jean-Luc Mélenchon effectue un déplacement, la meute des porte-flingues macronistes est de sortie». Dans sa vidéo, Jean-Luc Mélenchon persiste et signe : «Il faut apprendre de ce que font les autres et notamment des latino-américains et ne pas les traiter comme le font souvent les petits prétentieux en Europe.»
Meriem Laribi