L'Union européenne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont haussé le ton ce 27 mars, face à ce qu'ils ont qualifié de «meurtres» commis par l'armée birmane, à l'occasion de la journée des forces armées dans ce pays.
«Cette 76e journée des forces armées restera gravée comme un jour de terreur et de déshonneur. Les meurtres de civils non armés, dont des enfants, sont des actes indéfendables», a ainsi déclaré l'ambassade de l'Union européenne à Rangoun sur Twitter et Facebook, tandis que l'ambassadeur du Royaume-Uni a estimé dans un communiqué que «les meurtres extrajudiciaires en [disaient] long sur les priorités de la junte militaire».
De même, l'ambassade des Etats-Unis en Birmanie a affirmé, dans un communiqué publié sur sa page Facebook : «Les forces armées [birmanes] tuent des civils non armés, y compris des enfants, les personnes qu'elle a justement juré de protéger.»
L'AFP a rapporté qu'au moins 24 personnes avaient été tuées dans la journée du 27 mars, alors que des manifestations se sont tenues un peu partout dans le pays. Les militants anti-putsch avaient appelé à une nouvelle série de mobilisations en ce jour de grand défilé militaire militaire annuel, devant le chef de l'armée désormais chef de la junte au pouvoir, le général Min Aung Hlaing.
L'armée promet un «transfert de responsabilité» après des élections
Ce 27 mars, le général Min Aung Hlaing a de nouveau défendu l'organisation du coup d'Etat, faisant valoir la fraude électorale présumée lors des élections de novembre, remportées par le parti d'Aung San Suu Kyi. Le chef militaire a également promis qu'un «transfert de responsabilité de l'Etat» se produirait après des élections, rapporte l'AFP.
«Le Tatmadaw [l'armée birmane] recherche l'engagement de toute la nation», a déclaré Min Aung Hlaing dans un discours, selon la même source. Celui-ci a ajouté que les actes de «terrorisme qui peuvent nuire à la tranquillité et à la sécurité de l'Etat» étaient inacceptables.
A la suite du putsch le 1er février, qu'elle a présenté comme nécessaire pour préserver la «stabilité» de l'Etat birman, l'armée a proclamé l'état d'urgence pour un an et placé ses généraux aux principaux postes. Elle promet de nouvelles élections et un transfert de pouvoir.
Depuis ce putsch, de nombreuses manifestations contre ce coup d'Etat ont été organisées dans le pays, tandis que l'Union européenne et les Etats-Unis ont adopté des sanctions contre Rangoun.