L’hebdomadaire allemand Der Spiegel, qui avait déjà mis en lumière l’espionnage de la France par l’Allemagne pour le compte de la NSA, fait cette fois-ci état d’un nouveau scandale. Le BND (service de renseignement extérieur allemand) aurait mis sur écoute des «hauts fonctionnaires de pays européens et alliés». La pratique aurait notamment pris pour cible la France et les Etats-Unis, et se serait poursuivie pendant plusieurs années, jusqu’ «à l’automne 2013», selon le journal. L’organe de contrôle parlementaire, chargé de surveiller les services de renseignement, entendra la semaine prochaine des membres du BND afin de tirer l'affaire au clair.
Cette saga d’espionnage entre alliés n’en est pas à son premier tournant. En 2013, Edward Snowden, ancien agent de la NSA, avait révélé la mise sur écoute par l’agence de renseignement américaine, de personnalités politiques européennes comme Angela Merkel ou Nicolas Sarkozy. L’organisation Wikileaks avait même placé des membres du BND sur la liste des personnes espionnées.
Mais au fil du temps, il est apparu que le rôle des services de renseignements allemands ne se limitait peut-être pas à celui de simple victime. En avril de cette année, ils avaient été mis en cause pour des écoutes réalisées pour la NSA au ministère des Affaires étrangères et dans la présidence française, et au sein de la Commission européenne. Le gouvernement Merkel avait assuré ne pas avoir été au courant des agissements du BND, ce que plusieurs membres du Bundestag avaient mis en doute.